Les excuses de l’Enelec restent les mêmes : pannes des groupes ! |
Le calvaire de la population antsiranaise, dû aux coupures d’électricité, se poursuit. La situation s’est même aggravée, car la capitale du Nord a été plongée dans le noir pendant deux à trois jours consécutifs.
Une coupure d’électricité majeure a plongé plusieurs quartiers d’Antsiranana dans le noir total depuis ce week-end, provoquant une paralysie partielle pendant quarante-huit heures sinon plus. Selon la Jirama, dans son communiqué tardif, la panne est liée à une défaillance technique au niveau de la société Enelec, productrice d’électricité dans toute la ville.
Pour les habitants, ce black-out a eu des répercussions immédiates sur la vie quotidienne. Des commerçants témoignent que, sans électricité, il est impossible de conserver les denrées périssables dans leurs réfrigérateurs et que le commerce est complètement à l’arrêt. Ils sont obligés de jeter ces produits à la poubelle. C’est un coup dur pour leurs activités.
Dans d’autres quartiers résidentiels, la coupure a également inquiété. Les habitants ont dû improviser avec des bougies et des lampes à piles ou solaires, mais la sécurité reste un souci, surtout pour les enfants.
La Jirama a présenté tardivement ses excuses aux usagers pour les désagréments occasionnés et invite la population à faire preuve de compréhension, mais cette dernière n’arrive plus à comprendre.
Alors que les habitants de plusieurs quartiers se contentaient de se plaindre, de s’indigner et d’insulter la Jirama et Enelec à cause des coupures d’électricité interminables, les étudiants de l’université d’Antsiranana ont exprimé leur colère par la violence. Ils ont incendié deux kiosques « Cash Point » situés à l’entrée de l’enceinte de l’université.
Selon les informations recueillies, c’est au moment où ils s’apprêtaient à se diriger vers le bâtiment abritant la présidence que le courant a été rétabli, probablement pour apaiser leur colère. Une situation qui divise les habitants d’Antsiranana : certains saluent cette démonstration de force, d’autres, en revanche, dénoncent la destruction de biens d’autrui. Une réunion exceptionnelle de l’Organe mixte de conception élargie s’est tenue, mardi matin, pour prendre des mesures.
« Alors, il suffit que des étudiants recourent à la violence pour que leur courant revienne ? Et le peuple, plus nombreux, qui paye ses factures périodiquement à la Jirama, doit-il continuer à souffrir dans le noir ? », s’indigne une mère de famille du quartier Morafeno, restée sans électricité depuis deux jours consécutifs.
Raheriniaina