Bac plus zéro 

Le nombre de nouveaux bacheliers a accusé une petite baisse par rapport à l’année dernière. Ils sont plus de cent dix mille sur toute l’île contre cent vingt mille en 2024 à avoir décroché le fameux carton pour pouvoir avoir accès a priori aux universités. 

C’est une très bonne chose pour l’avenir du pays puisqu’on peut compter sur des jeunes instruits et intellectuels. Comme le développement  est fonction de l’éducation, on peut dormir sur ses lauriers.

Et étant donné qu’il y a au moins chaque année quatre-vingt mille nouveaux bacheliers, on peut gager que le pays a tous les techniciens et les cadres qu’il faut dans tous les domaines. Hélas, la réalité est toute autre. 

Parmi les centaines de milliers de nouveaux bacheliers chaque année, le parcours s’arrête à la fin des études secondaires. Pour la simple raison que les universités ne sont plus accessibles avec seulement le bac. Les inscriptions se font par concours faute de place et à cause d’un budget réduit d’une année à l’autre. Beaucoup de bacheliers restent sur le quai et ne savent pas où aller malgré la possibilité de recourir au télé-enseignement et les instituts et universités privés pour ceux qui ont les moyens.

De nouvelles universités décentralisées ont été récemment ouvertes dans plusieurs régions, mais il en faut beaucoup pour résorber le nombre d’étudiants dans l’impasse.

Le problème se complique chaque année et la surpopulation dans les universités, en particulier dans les cités universitaires où les conditions de vie des étudiants sont justes inhumaines. Pour le moment, il n’existe pas un programme de restauration des campus universitaires. Il est vrai que les étudiants sont réputés pour les grèves assimilées à des actes de déstabilisation politique, ce qui n’est d’ailleurs toujours pas faux. Pourtant, le milieu universitaire constitue un immense réservoir électoral. À méditer.

Sylvain Ranjalahy

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