Les importations de voitures d’occasion en provenance d’Asie restent majoritaires à Madagascar. Ces véhicules continuent de séduire une large part des consommateurs.
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Lancement officiel du Groupement des importateurs de véhicules d’occasion à Madagascar (GIVEOM), à Bonjuk, By-Pass. |
Lors du lancement officiel du Groupement des importateurs de véhicules d’occasion à Madagascar (GIVEOM), organisé hier à Bonjuk, sur la route du By-Pass, les professionnels du secteur ont dressé un état des lieux d’un marché en mutation. Réunissant une trentaine d’acteurs, la nouvelle structure entend structurer une activité encore largement informelle, tout en pesant davantage dans les discussions avec les autorités.
Selon les données communiquées, près de 10 000 véhicules coréens d’occasion étaient importés annuellement avant la pandémie, contre environ 6 000 véhicules européens. Le succès des marques comme Hyundai ou Kia s’explique par un positionnement tarifaire plus accessible, une meilleure disponibilité des pièces détachées et une fiabilité jugée satisfaisante.
« Hyundai est la marque la plus achetée par les Malgaches, elle domine très largement le marché », confirme un importateur membre du groupement.
Depuis la crise sanitaire, les importations européennes se sont nettement repliées, affectées par l’inflation, le renchérissement de l’euro – aujourd’hui au-delà de 5 100 ariary – et une fiscalité jugée lourde. À cela s’ajoutent des frais portuaires élevés, notamment auprès de la SMMC et de la MICTSL.
« Ces charges pèsent lourdement sur les opérateurs, alors que le pouvoir d’achat reste faible », souligne Johny Rafanomezantsoa, membre du GIVEOM.
Un appel à réviser la réglementation
Le prix moyen d’un véhicule d’occasion s’élève à 20 millions d’ariary. Les modèles haut de gamme, quant à eux, peuvent atteindre 130 millions. Les véhicules asiatiques se distinguent également par un meilleur niveau d’équipement, notamment comparé aux modèles européens d’entrée de gamme.
Face au ralentissement des ventes et à la saturation des parcs automobiles, le GIVEOM plaide pour une révision urgente du cadre réglementaire. Le groupement propose notamment un assouplissement des critères d’âge pour certains véhicules utilitaires, comme les camions et les minibus, utilisés dans le transport public.
« Nous suggérons de porter cette limite à 25 ans pour certaines catégories spécifiques », avance M. Rafanomezantsoa.
Outre la défense des intérêts de ses membres et la réduction de la pression fiscale, le GIVEOM entend favoriser un renouvellement progressif du parc roulant.
« À Madagascar, posséder une voiture reste un marqueur social fort. Malgré les contraintes économiques, la demande existe toujours », conclut Naina Marie Nicolas David Randriamisa, président du groupement.
Irina Tsimijaly