AFFAIRE BOEING 777 - L’intervention du FBI reste obscure

L’affaire concernant les Boeing 777 reste mystérieuse, notamment sur le rôle du FBI. Les explications des autorités renforcent le doute.

Aucune preuve sur la présence des éléments du FBI à Madagascar n’a été apportée.

L’affaire des Boeing 777 immatriculés à Madagascar et retrouvés en Iran continue de susciter de nombreuses interrogations. Le rôle supposé du Federal Bureau of Investigation (FBI) demeure au cœur des zones d’ombre. Selon les déclarations du Premier ministre Christian Ntsay, au mois de juillet, et confirmées par la porte-parole de la Présidence de la République, Lova Ranoromaro, des éléments de la police fédérale américaine seraient venus à Antananarivo pour apporter leur expertise. Pourtant, aucune preuve concrète de leur présence n’a été communiquée. Ni communiqué officiel, ni image, ni confirmation diplomatique n’est venue appuyer cette information, laissant place à un doute persistant.

Quelques jours seulement après cette supposée arrivée, le défèrement des suspects a eu lieu devant le Pôle anti-corruption (PAC). Vingt-deux personnes, physiques et morales, ont été entendues au terme d’une audition marathon. La rapidité de la procédure a renforcé les interrogations, d’autant plus que les conclusions de l’enquête menée par les Américains n’ont jamais été rendues publiques.

Participation à l’enquête

Face aux critiques, la procureure générale du PAC, Elysée Rasoahanta, a apporté une précision lors d’un point de presse vendredi dernier. Selon elle, « les enquêteurs du FBI ont bien participé à l’enquête préliminaire aux côtés de la Brigade criminelle de la Police nationale ». Mais elle n’a pas souhaité aller plus loin dans ses explications, notamment sur les résultats des investigations ou sur l’éventuel impact des experts américains dans la suite de la procédure. Cette communication partielle, loin de dissiper les doutes, contribue à renforcer le sentiment d’opacité.

Ce décalage met en évidence une ambiguïté persistante. L’intervention évoquée du FBI apparaît davantage comme une participation discrète et limitée que comme une véritable enquête internationale. Pour certains observateurs, l’annonce d’une telle implication pourrait également relever d’un effet politique, destiné à crédibiliser une affaire hautement sensible. Le caractère géopolitique du dossier, marqué par la découverte des avions en Iran, laisse en outre entrevoir des pressions extérieures susceptibles d’avoir accéléré le processus judiciaire à Madagascar.

Au final, la mention du FBI, loin d’éclairer l’opinion publique, ajoute une part d’ombre à un dossier déjà complexe. L’absence de communication claire sur la nature et l’ampleur de leur intervention entretient un climat d’incertitude. Dans un contexte où la transparence apparaît essentielle, l’image d’une implication américaine semble davantage perçue comme un levier politique et diplomatique que comme une garantie d’une véritable rigueur judiciaire.

Tsilaviny Randriamanga

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne