AFFAIRE BOEING 777 - Le directeur général de l’ACM parmi les mis en cause

Vingt-deux personnes, dont le directeur général de l’ACM, ont été déférées hier devant le PAC d’Antananarivo, dans l’affaire des cinq Boeing 777 retrouvés en Iran. 

La procureure générale du PAC, Elysée Rasoahanta, a donné un point de presse hier soir.

Les premiers défèrements dans l’affaire des cinq Boeing 777 immatriculés à Madagascar et retrouvés en Iran ont eu lieu hier devant le parquet du Pôle anti-corruption (PAC) des 67 Ha. Selon la procureure générale près le PAC, Elysée Rasoahanta, vingt-deux personnes physiques et morales, parmi lesquelles figurent des ressortissants étrangers, ont été présentées à la justice. Elles font partie des trente-trois individus mis en cause dans ce dossier. Les onze autres sont encore activement recherchés. De lourds chefs d’inculpation peuvent leur être imputés, à savoir : corruption, abus de fonction, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, concussion, usurpation de titre et recel de malfaiteurs.

Parmi les personnes mises en cause figurent six hauts responsables de l’Aviation civile de Madagascar (ACM), dont son directeur général, le colonel Gervais Damasy. Des proches collaborateurs des deux opérateurs à la tête de la société écran Udaan Aviation ont également comparu. Quant aux personnes morales, il s’agit principalement de sociétés ayant pris part, directement ou indirectement, aux demandes d’immatriculation provisoire des cinq avions.

Haute Cour de Justice

Valéry Ramonjavelo, ancien ministre des Transports et de la Météorologie, ne figure pas dans la liste des suspects traduits devant le PAC. Son dossier relève de la compétence de la Haute Cour de Justice (HCJ), a précisé la procureure générale. Cette dernière a également révélé que, lors des enquêtes préliminaires, certains accusés avaient déjà fait des aveux. Toutefois, aucun n’a mentionné l’implication de membres de l’Exécutif dans cette affaire sensible, qui continue d’alimenter de nombreuses spéculations.

Hier, l’atmosphère était particulièrement lourde aux 67 Ha. Dès les premières heures de la matinée, le siège du PAC a été totalement bouclé par des éléments de la Police nationale, notamment du Service anti-gang (SAG). L’accès était strictement filtré, réservé aux magistrats, enquêteurs et avocats. À l’extérieur du bâtiment, journalistes et familles des suspects patientaient dans une tension palpable, sous la surveillance serrée des forces de l’ordre.

Si les auditions étaient annoncées pour 8 h 30, elles n’ont commencé que tard dans la soirée. Ce n’est qu’aux environs de 22 h que les premiers suspects ont commencé à défiler un à un devant le doyen des juges. À l’heure où nous mettions sous presse, seules huit personnes avaient encore été entendues, les auditions se poursuivant dans la nuit au siège du PAC. L’issue devrait être connue ce jour.

Tsilaviny Randriamanga

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