Semaine de trois jours

Plus de travail, moins de jour férié. C’est le credo du Premier ministre français François Bayrou qui a développé hier le budget dont son gouvernement a besoin pour répondre aux objectifs fixés à long terme, en particulier le réarmement des Forces militaires face aux menaces de la Russie et de ses alliés. En résumé, outre les impôts et taxes, l’État doit trouver d’autres moyens pour renflouer sa caisse. 

François Bayrou propose ainsi de supprimer certains jours fériés du calendrier pour permettre aux entreprises de produire davantage. Il a avancé que le lundi de pâques et la journée du 8 mai, célébrant la victoire à la deuxième guerre mondiale sans grande signification, peuvent bien être supprimés. Deux jours fériés en moins permettraient de dégager plusieurs milliards d’euros dans la caisse de l’État. Le 15 août, journée de l’Assomption célébrée par les catholiques, figure également dans le collimateur. Le lundi de pentecôte est, depuis 2004, devenu jour férié mais pas chômé par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Il est transformé en journée de la Solidarité depuis 2008. Excepté le 1er mai, obligatoirement chômé et payé en France, les autres jours fériés ne sont pas chômés. Tout le monde travaille donc normalement.

 Voilà une autre manière pas bête de faire gagner plus d’argent à l’État. Et c’est tout à fait le contraire de la réalité malgache où on a tendance à multiplier les jours fériés avec les fêtes religieuses de toutes les confessions. Au lieu de créer de nouveaux impôts et de ponctionner les entreprises et les contribuables, on peut limiter les jours chômés. Les bailleurs de fonds auraient dû y penser au lieu d’imposer des conditions impopulaires et irréalistes. Si on ne garde que Noël, le Nouvel An, le 29 mars, le 1er mai et la fête nationale comme jours fériés et chômés, cela aurait un impact important sur la production et, par extension, sur les recettes de l’État. Il n’y a que dans les pays pauvres qu’on demande à moins travailler et donc à produire moins. Ce qui a pour conséquence d’aggraver la pauvreté. 

C’est d’autant plus vrai qu’avec le délestage qui perdure depuis plusieurs années, les temps de travail et de production sont extrêmement réduits. Les entreprises ne peuvent fonctionner en tout que deux ou trois jours par semaine. Les autres jours sont pratiquement fériés et chômés.

 Dans tous les cas, la pilule est plus facile à avaler par l’opinion en réduisant les jours chômés que d’imposer de nouveaux impôts, de privatiser les entreprises d’État, de faire subir la sé… vérité des prix .

Sylvain Ranjalahy


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