La cérémonie officielle de mise en place du Syndicat des artisans de Madagascar s’est tenue hier à la Maison de l’entrepreneuriat à Ambohijatovo. Ce nouveau syndicat regroupe quatre entités fondatrices : LAM (Lead des Artisans en Arts et Métiers de Madagascar), les artisans de la Digue à Ambohitrimanjaka, du COUM et ceux d’Andravoahangy.
Présidé par Jeannot Razafindrambe, le syndicat veut poursuivre les actions initiées par les anciennes structures. « Notre priorité est de défendre les droits de chaque artisan dans les 14 filières existantes », a-t-il déclaré. Il évoque notamment l’accès aux matières premières, la protection sociale et la lourdeur des impôts.
« Nous sommes environ trois millions d’artisans à Madagascar, mais la majorité travaille dans l’informel. Si on veut les faire évoluer, il faut les convaincre d’entrer dans le secteur formel, en leur offrant un accompagnement adapté », a-t-il ajouté.
Le syndicat veut aussi alerter l’État sur les blocages liés à l’exportation. « À Ambositra, les produits en bois sont bloqués, faute de documents. Il faut que l’État travaille avec nous pour débloquer la situation », a souligné Antsa Randriamampionona, la secrétaire générale du syndicat.
Elle a rappelé que les artisans « ne refusent pas de payer des impôts », mais souhaitent « des retours clairs de l’État ». Le syndicat demande également une meilleure accessibilité aux marchés et aux dispositifs de protection sociale.
Alors que la saison touristique bat son plein, le syndicat insiste sur la diversité du secteur. « L’artisanat regroupe 164 métiers. Il ne se limite pas aux produits destinés aux touristes », a précisé Antsa Randriamampionona.
Dans cette optique, le syndicat ambitionne de collaborer étroitement avec les autorités afin de dégager des solutions concertées.
Irina Tsimijaly