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Une conférence de presse axée sur la présentation des résultats de l’opération SAMA II s’est tenue hier au Centell Antanimena. |
Le 22 juillet 2025, les autorités douanières malgaches ont présenté au public les résultats de l’opération SAMA II (Sauvegarder la Faune Sauvage à travers la Coopération Multilatérale en Afrique) lors d’une conférence de presse tenue au Centell Antanimena, à Antananarivo. Cette opération régionale, menée avec la coopération de 32 pays africains, cible le trafic illicite d’espèces sauvages, un fléau en constante mutation.
De la faune à la flore, le trafic d’espèces protégées prend une ampleur alarmante à Madagascar. Ces derniers mois, les tentatives d’exportation illégale se sont multipliées, illustrant l’ingéniosité croissante des réseaux criminels.
À Mahajanga, en mars 2025, 456 tortues endémiques ont été interceptées par la gendarmerie, alors qu’elles étaient destinées à l’exportation. Toujours en mars, 188 baobabs nains, une espèce végétale rare et menacée, ont été saisis à Fiofio par les agents de la surveillance territoriale des Douanes, en collaboration avec l’unité de contrôle de la flore et de la faune protégées (CRFIPN).
Révélateurs
Autre fait marquant : en décembre 2024, 800 tortues Astrochelys radiata, originaires de Morondava, ont été découvertes dissimulées dans sept valises, au domicile d’un suspect à Ambondrona, Mahajanga. Le 6 avril 2024, d’autres reptiles protégés ont été interceptés à l’aéroport d’Ivato, avant leur embarquement.
« Des végétaux protégés, comme le bois de palissandre et les baobabs nains, ont également été récupérés avant leur exportation illicite. Les trafiquants ne cessent d’innover, modifiant sans cesse leurs méthodes pour échapper aux contrôles. Malgré cette sophistication, les dispositifs de surveillance permettent encore
de les repérer et de les neutraliser», a expliqué Lainkana Zafivanona Ernest, Directeur général des Douanes, lors de la conférence.
Lancée à l’échelle continentale, l’opération SAMA II vise à perturber les circuits de trafic et à renforcer les capacités d’enquête et de poursuite des autorités douanières africaines.
« Ceci afin de perturber les circuits de trafic d’espèces sauvages et de consolider les capacités d’enquête et de poursuite des autorités douanières africaines », a souligné Max Andonirina Fontaine, ministre malgache de l’Environnement et du Développement durable.
Les résultats de l’opération sont révélateurs : 83 saisies ont été recensées dans 15 pays, dont 10 à Madagascar. Des chiffres qui confirment le rôle central de l’île dans ce commerce illégal, et l’urgence d’y renforcer les dispositifs de protection environnementale.
Mialisoa Ida