Autodidacte et passionné, Tsiour Presnel transforme l’ordinaire en poésie visuelle. Il révèle l’humain dans sa vérité la plus simple, à travers un regard sincère et lumineux.
« Photographier, c’est pour moi garder une trace du vivant, capter l’émotion avant qu’elle ne s’efface ». Cette phrase résume l’univers de ce photographe basé à Antananarivo, qui explore depuis 2015 la force évocatrice de l’image, entre documentaire intime et langage silencieux.
Son parcours débute avec le portrait, un terrain d’apprentissage essentiel. « Le portrait m’a appris à écouter avec les yeux », confie-t-il.
Très vite, les paysages, les scènes de rue et les instants de vie complètent sa palette, toujours dans une recherche d’émotion brute et de lumière naturelle.
Figure reconnue de la scène photographique à Madagascar, Tsiour a collaboré avec plusieurs artistes tels que Maëva Château, Irintsoa ou encore Stéphanie. Ces rencontres ont nourri son regard et renforcé sa maîtrise technique, tout en confirmant son approche respectueuse et empathique du sujet, qu’il soit célèbre ou anonyme.
Ce qui distingue son travail, c’est sa capacité à révéler l’invisible : « Les gestes furtifs, les silences, les absences pleines de sens ». Influencé par le mouvement Lookslikefilm, il privilégie une esthétique douce, contemplative, ancrée dans la lumière naturelle et les textures du quotidien.
Diplômé de l’École des Arts – Université E-media entre 2021 et 2023, il continue de se perfectionner grâce à divers workshops. Il développe une signature photographique de plus en plus marquée par la sincérité, l’écoute et la confiance mutuelle.
« Je ne vole pas une image, je la partage avec celui ou celle qui me fait confiance ».
Son prochain projet est à la fois social et poétique : une série de portraits pris dans les quartiers populaires d’Antananarivo, accompagnés de récits courts recueillis auprès des modèles. Un témoignage visuel fort, ancré dans la mémoire collective malgache.
Cassie Ramiandrasoa