PORTRAIT - Dee Andriambelo, une culture en accord majeur

« Je suis surtout humaine avant d’être artiste. Mais en restant authentique, pour moi, les deux ne font plus qu’un ». Ces mots traduisent avec force la philosophie de Dee Andriambelo, jeune artiste née en 2000 à Antsirabe, qui trace un chemin singulier dans le paysage musical malgache. Auteure, compositrice, interprète et bassiste, elle est avant tout une voix qui revendique, rassemble et s’ancre dans la réalité sociale du pays.

C’est en 2020, en plein confinement, que Dee choisit de faire de la musique sa voie. « J’ai commencé à chanter en 2016, et à gratter un peu la guitare, mais c’est vraiment pendant cette période suspendue que tout a pris sens », confie-t-elle. Elle monte sur scène avec le groupe ANGA, avant de se lancer en solo.

De cette nouvelle aventure naît Joro, un projet féministe porté en spectacle, entièrement conçu par la jeune artiste. Sélectionnée pour la Tournée des Alliances 2022, elle se produit à Toamasina, Mahajanga, Morondava et Antsirabe. En 2023, elle participe au Nosy Boraha Jazz Festival, en duo avec Meji, figure du rap malgache. La même année, elle monte sur scène lors du sommet du Comesa au Novotel, dans un quatuor exclusivement féminin aux côtés de Pathy Andréas, Antsiva et Kanty.

Toujours en mouvement, Dee rejoint en 2024 le groupe Hazel, formation indie-rock émergente, comme bassiste. Elle poursuit parallèlement un duo acoustique avec Lock Sarahi. Son projet Joro continue de se développer : en avril, il est présenté au Fara West, avec la participation de Mihora, humoriste, et de Tsanta, chanteuse et percussionniste. Pour la Fête de la Musique, elle rayonne de nouveau sur la scène de l’Institut Français de Madagascar, dans le spectacle Féminin Pluriel.

Au cœur de son univers musical, Dee compose des chansons à texte, empreintes d’engagement, mêlant tradition malgache et sons actuels. Ses influences ? « La vie de tous les jours, les discussions, les relations humaines. C’est là que je puise mon énergie créative », confie-t-elle.

L’avenir s’annonce dense. Dee Andriambelo souhaite faire rayonner Joro sur de nouvelles scènes, approfondir son travail de composition, tout en restant fidèle à ce qui fait sa force : « garder la voie de l’authenticité ». Une authenticité qui fait d’elle une artiste rare… et résolument humaine.

Cassie Ramiandrasoa

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