MAEVATANÀNA - Le feu ravage la gare routière

La gare routière située à Antanambao, dans la commune urbaine de Maevatanàna, a été la proie d’un grave incendie survenu dans la nuit de dimanche, aux alentours de 23 h.

90% des pavillons commerciaux ont été dévorés  par les flammes à la gare routière de Maevatanàna.

90 % des pavillons commerciaux ont été détruits par les flammes. Un court-circuit, survenu dans l’un des pavillons, serait à l’origine du sinistre, qui s’est rapidement propagé à l’ensemble du bâtiment.

Les dégâts sont importants. De nombreux biens ont été détruits par le feu, bien que certains locataires aient réussi à évacuer une partie de leurs marchandises.

« L’incendie s’est rapidement propagé en raison de l’absence de service de sapeurs-pompiers dans la région de Betsiboka. De plus, l’approvisionnement local en eau était quasi impossible. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine exacte de l’incendie », a déclaré Michèle Zézé Genetrita Razafinandrasana, directrice de l’Agence des transports terrestres (ATT) à Mahajanga.

Un sinistre difficile à maîtriser

Selon les témoignages recueillis sur place, il a fallu environ une heure pour maîtriser l’incendie. Si la piste du court-circuit est évoquée, les résultats de l’enquête devraient permettre de confirmer ou non cette hypothèse.

Le district de Maevatanàna, ville de plus de vingt-cinq mille habitants, est surtout connu pour son histoire liée à l’or et son rôle dans le développement minier de Madagascar.

L’absence d’une structure de lutte contre les incendies, comme un service de sapeurs-pompiers, est vivement critiquée. Il est jugé inconcevable qu’une commune de cette envergure n’en dispose toujours pas.

Une infrastructure stratégique détruite

La gare routière de Maevatanana, construite dans le cadre du projet AGIM (Appui à la Gouvernance Intercommunale à Maevatanàna), avait bénéficié d’une subvention de 1 milliard 925 millions d’ariary (environ 500 000 euros) de l’Union européenne. Elle avait été inaugurée le 1er juillet 2016, en présence du président de la République de l’époque, Hery Rajaonarimampianina, et de l’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, Antonio Sanchez-Benedito.

Ce projet s’inscrivait dans le cadre d’un partenariat de coopération décentralisée entre l’OPCI, l’IRCOD (Institut régional de coopération-développement) et le Département du Bas-Rhin, engagé depuis 2009 pour le renforcement des capacités locales.

L’infrastructure visait à améliorer l’accueil des voyageurs et l’organisation des transports dans la ville. Gérée par affermage, elle comprenait un hall principal, un parking pour 55 véhicules, quatre salles de restaurant, quatre gargotes, quatre boxes commerciaux et un bloc sanitaire.

La gare routière générait jusqu’à 2 à 3 millions d’ariary de revenus mensuels pour l’Office de promotion des collectivités intercommunales (OPCI). Cet incendie représente donc une perte majeure, tant pour les locataires que pour les autorités locales, en attendant une éventuelle réhabilitation.

En moyenne, la gare accueillait une vingtaine de véhicules par jour sur la ligne Tana–Mahajanga–Tana, ainsi que plus de quatre mille passagers en transit quotidien.

Vero Andrianarisoa

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