LUTTE CONTRE LE PALUDISME - Une mission médicale spéciale au chevet d’Ikongo

Le paludisme connaît une recrudescence à Ikongo. Le président de la République a donné pour instruction qu’une mission médicale spéciale y soit dépêchée. 

Le président de la République durant son discours  à Ambohimahasoa, hier. 

Une mission médicale spéciale : c’est ce qui sera déployé à Ikongo, en réponse à la recrudescence du paludisme dans ce district. L’instruction y afférente a été donnée de vive voix au ministre de la Santé publique par Andry Rajoelina, président de la République, hier.

« Le paludisme sévit à Ikongo. Aussi, il nous faut mobiliser les médecins de la région, et même ceux venant d’Antananarivo, et y dépêcher une mission spéciale pour lutter contre cette maladie », a déclaré le chef de l’État en conclusion de son discours d’inauguration de l’hôpital Manarapenitra d’Ambohimahasoa, hier.

« Les médecins seront déployés pour porter secours à nos compatriotes. Ce sont également des citoyens malgaches, tout autant que nous. Nous ferons tout pour les soigner et vaincre cette maladie », a-t-il ajouté.

Depuis le mois de juin, une épidémie de paludisme fait son nid dans plusieurs localités du district d’Ikongo. Une situation qualifiée de « catastrophique » par Sony, maire de la commune de Maromiandra, joint par téléphone. Des décès sont confirmés par les élus locaux. Celui de Maromiandra déplore plusieurs morts dans des fokontany de sa commune depuis le 30 juin. D’après des sources locales, les communes d’Ambatofotsy et de Maromiandra sont les plus durement frappées par l’épidémie qui s’installe à Ikongo.

Les problèmes alimentaires compliqueraient également la situation. 

« L’alimentation déséquilibrée, voire insuffisante, de certaines familles affaiblit leur système immunitaire et les rend plus vulnérables au paludisme », explique une source médicale sur place.

Distribution de CVO+

Comme l’explique le maire de Maromiandra : « Au début de cette catastrophe, il y a environ un mois, l’absence de soins gratuits au niveau communautaire obligeait les malades à vendre du riz pour se procurer des traitements. Il fallait débourser au minimum 40 000 ariary par personne, et dans une famille, plusieurs membres pouvaient être malades. Au bout d’un certain temps, les malades rechutaient. N’ayant plus d’argent, ils se soignaient avec des plantes médicinales, mais leur état de santé ne s’améliorait pas. Ils sont affaiblis, car ils ne mangent pas à leur faim, leurs réserves de riz sont épuisées. »

Face à la situation, l’État compte reprendre la main sur la situation sanitaire dans le district d’Ikongo. Le président Rajoelina propose, par ailleurs, que le CVO+, produit par l’usine pharmaceutique Pharmalagasy, soit mis à contribution pour lutter contre le paludisme dans cette circonscription de la région Fitovinany. Les publications médicales s’accordent à dire que l’artémisinine, molécule organique extraite de la plante Artemisia annua, constitue la base des traitements anti-paludiques les plus efficaces.

« À Fianarantsoa, nous avons des plantations d’Artemisia. Nous avons également une usine pharmaceutique qui produit des gélules. Aussi, les CVO+ en gélules doivent être distribués gratuitement aux patients », recommande alors le locataire d’Iavoloha.

En attendant le déploiement de la mission médicale spéciale demandée par le président de la République, des équipes du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) sont déjà présentes à Ikongo depuis le début de la semaine.

« Selon les décrets, dès qu’une situation est classée comme catastrophe, le BNGRC intervient. Puis, selon le principe de subsidiarité, lorsqu’un événement survient, que les capacités locales sont dépassées et qu’une coordination s’impose, le BNGRC entre en action. Par ailleurs, des directives du gouvernement ont été données pour organiser cette coordination », a noté son directeur général, le général Elack Olivier Andriakaja, pour justifier l’intervention de cette agence nationale dans la lutte contre la propagation du paludisme à Ikongo.

Garry Fabrice Ranaivoson et Miangaly Ralitera

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