LITTÉRATURE - Le journal d’Anne Franck traduit en malgache


Michèle Rakotoson et Riambola Mitia collaborent à la réalisation de la version malgache du Journal d'Anne Frank.

Le Journal d’Anne Frank, œuvre poignante écrite par une jeune fille de 13 ans durant l’occupation nazie, continue d’émouvoir des générations. Désormais, ce récit intime aura une voix en malgache. Présentée hier dans le cadre de la célébration des 25 ans du groupe Vima, la première version traduite de cette œuvre bouleversante a été dévoilée à l’Hôtel de Ville d’Analakely.

C’est Michèle Rakotoson, écrivaine et traductrice reconnue, qui a porté la charge de la traduction initiale. Elle a été épaulée par Riambola Mitia, qui a affiné le texte en profondeur.

Un témoignage brut

« J’ai travaillé sur la structure, les redondances, le vocabulaire scientifique, politique, et aussi adapté certaines expressions à notre culture, notamment en intégrant l’esprit du hainteny », explique Riambola Mitia.

La traduction de ce journal intime n’est pas sans défis. Anne Frank y livre ses pensées sans filtre, dans un style direct, parfois dur, parfois pudique, mais toujours empreint de vérité.

« C’est un texte qui n’était pas destiné à être lu à l’origine. Il faut donc en préserver l’authenticité tout en respectant la sensibilité malgache », confie Michèle Rakotoson. Elle souligne aussi les ajustements nécessaires sur certains passages évoquant la sexualité, traités avec délicatesse pour ne pas heurter le lectorat malgache.

Le Journal d’Anne Frank, au-delà du témoignage historique, transmet une puissante leçon de résilience. Malgré l’horreur de la guerre et de la persécution, Anne Frank continue d’espérer.

« C’est ce message que nous voulons faire passer. Oui, la vie est dure, mais il y a toujours une lumière au bout du tunnel », partage Michèle Rakotoson.

Le livre, qui comptera environ trois cents pages, est encore en phase de révision. Aucune date officielle de sortie n’a encore été fixée, les traducteurs souhaitant peaufiner le texte pour une version finale qui reflète à la fois la force du témoignage d’Anne Frank et la richesse de la culture malgache.

Nicole Rafalimananjara

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