Le festival Tafan-Gilita met la guitare acoustique à l’honneur à travers un concours captivant. Quarante musiciens se sont illustrés samedi au Tanàna Zoari Ilafy sous les yeux du public et de Dama.
 |
| Un candidat du concours Gilita, ce samedi, lors du deuxième prime à Ilafy. |
Le Festival Tafan-Gilita, dédié à la guitare acoustique, entre dans une phase décisive. Sur les quarante candidats, seuls vingt-cinq ont été retenus lors de la deuxième « prime », tenue ce samedi au Tanàna Zoari Ilafy. L’événement, organisé par Mi’Ritsoka Production, ne se contente pas de révéler des talents, il entend également rétablir la guitare acoustique au rang d’instrument principal, porteur d’émotion et de créativité.
Dans une ambiance à la fois studieuse et conviviale, les candidats ont interprété, chacun à leur manière, des titres de leur choix. Libres dans l’expression, concentrés sur la technique, ils ont montré un niveau tel que le jury a parfois eu du mal à départager les prestations. « Je suis étonné de leur talent sur la guitare. Il est tellement exploitable », s’est émerveillé Mbola Talenta, membre du jury.
Présent aux côtés des jeunes musiciens, Dama du groupe Mahaleo a marqué cette étape en interprétant « Aza manadino ». Un moment suspendu, empreint de simplicité et de respect pour l’instrument.
Héritage musical
« Nous n’avons pas appris la technique de la guitare à notre époque. Cet événement donne une place nouvelle à cet instrument qui, habituellement, accompagne. Cette fois, c’est la guitare elle-même qui chante », a-t-il exprimé, soulignant la force évocatrice de la musique pure, sans voix. Le festival Tafan-Gilita n’est pas un simple concours : c’est un acte militant pour l’art acoustique. Né d’une idée portée par Hery Randriamampianina, fondateur de Mi’Ritsoka Production, le festival souhaite rendre hommage à la guitare dite « Gilita », cet instrument en bois à cordes nylon, symbole d’une époque, d’un style et d’une âme. « Gilita, c’est ainsi qu’on appelait dans les années 70-80 la guitare acoustique, un instrument magique qui n’a pas besoin de courant pour faire vibrer les cœurs », confie-t-il.
Le concours respecte pleinement les droits des auteurs et s’inscrit dans une dynamique de professionnalisation des jeunes artistes. La troisième prime est prévue le 2 août, avant la grande finale le 13 septembre au stade Barea. Les dix finalistes sélectionnés s’y affronteront dans un spectacle ouvert au public, retransmis en direct sur TVM et Real TV, avec l’animation de Steph Rambi et Vanintsoa. Le 14 septembre, les cinq finalistes retenus partageront la scène avec des artistes acoustiques confirmés lors d’un concert final exceptionnel.
Nicole Rafalimananjara