EXAMEN DU BACCALAURÉAT - La psychose liée à l’intoxication alimentaire plane

Des candidats au baccalauréat au centre d’examen CEG Antanimena, hier.

La peur d’un empoisonnement continue de hanter les esprits. De nombreux parents se sont rendus dans les centres d’examen pour apporter eux-mêmes les repas de leurs enfants, candidats au baccalauréat, hier, à l’heure du déjeuner. « Depuis cet incident, nous évitons de manger à l’extérieur. J’ai même pris un congé pour pouvoir préparer le repas de mon enfant et le lui apporter directement. Ce n’est pourtant pas ce que j’avais fait pour mon aîné lorsqu’il a passé le bac, il y a deux ans », témoigne Mbolatiana Ralalarisoa, mère d’un candidat au centre d’examen d’Ambohimangakely.

 Par mesure de précaution, Patrick et Sitraka ont également choisi d’assurer eux-mêmes les repas de leur fils. « Depuis ce qui s’est passé, on ne se sent plus vraiment en sécurité. Et puis, c’est rassurant quand c’est vous-même qui apportez la nourriture », confie le père.

 Autour des centres d’examen, l’ambiance est inhabituelle. Les gargotes sont désertées. Lila Rajaorimalala, gargotière installée près d’un centre à Ambohimangakely, avait pourtant prévu une affluence similaire aux années précédentes. 

En déclin

« J’avais préparé particulièrement du riz pour l’occasion, si d’habitude je ne propose que des soupes et des macédoines de légumes. Mais il y avait très peu de clients. Sur vingt plats cuisinés, seulement quatre ont été vendus jusqu’à présent. L’année dernière, pendant le bac, je servais jusqu’à une trentaine de personnes par jour. Aujourd’hui, on ne sait plus quoi faire, mais on n’a pas vraiment le choix », déplore-t-elle, résignée.

 La filière de la restauration est en déclin depuis les séries d’intoxications alimentaires survenues en juin. La baisse de fréquentation ne se limite pas à cette période du baccalauréat. « Depuis cet incident, nous avons perdu une grande partie de notre clientèle. Seuls nos clients les plus fidèles continuent de venir », confie Charles Rabenjamina, un restaurateur.

Les restaurateurs sollicitent un soutien afin de relancer le secteur.

Miangaly Ralitera

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne