Les tensions liées à Base Toliara se poursuivent dans le district de Toliara II. Des manifestations ont secoué les communes rurales de Tsianisiha et Ankilimalinike le week-end dernier.
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Les tensions reprennent dans les zones d’intervention du projet Base Toliara dans le district de Toliara II. |
Des personnes présentées comme des leaders de l’association Mazoto ont été arrêtées au petit matin dans le fokontany de Tsiafanoka, commune rurale de Tsianisiha, vendredi dernier. Deux personnes étaient recherchées pendant la nuit, mais l’une d’elles a réussi à s’enfuir, et les forces de l’ordre n’ont pu interpeller qu’un seul individu. Plus tôt dans la semaine, des employés de la société Base Toliara ont été empêchés d’entrer dans certains fokontany de la commune rurale de Tsianisiha. Cette action aurait été motivée par une protestation contre les activités d’extraction à Ranobe, qui avancent au stade de la topographie et du recensement des arbres et arbustes sur divers sites.
« Nous les empêchons d’entrer sur nos terres. Nous ne voulons pas de ce projet d’extraction qui ne serait pas bénéfique pour nos terres. Si jamais ces employés de Base Toliara essaient de passer par ici, nous brûlerons leurs véhicules », déclare François Voriandro, se présentant comme habitant de la commune rurale de Tsianisiha.
« Nous leur avons demandé l’objet de leur mission, mais ils ne nous ont pas donné de réponses claires », poursuit-il.
Les représailles consécutives à l’arrestation d’un des meneurs de l’association Mazoto ne se sont pas fait attendre. Des membres de Mazoto, opposés au projet Base Toliara, ont enlevé d’autres membres de l’association favorables au projet.
Réalisations
Trois personnes sont signalées comme enlevées et retenues quelque part dans les fokontany des deux communes. Des habitants d’Ankilimalinike exigent la libération de leur leader, détenu à Toliara, et évoquent des actes de chantage destinés à faire pression.
« Si notre chef n’est pas libéré d’ici demain (dimanche), nous continuerons à kidnapper ceux qui soutiennent le projet Base Toliara. Nous agirons à Benetse Ankilimalinike et enlèverons aussi des gens à Tsianisiha », menace un habitant d’Ankilimalinike. Un autre va jusqu’à affirmer qu’ils couperont la RN9 si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Les forces de l’ordre sont retournées sur place dimanche matin et ont dispersé des manifestants qui tentaient de leur barrer le passage. Elles ont également procédé à plusieurs arrestations. Les individus enlevés restaient introuvables jusqu’à hier soir.
La compagnie minière Base Toliara ne communique pas officiellement sur ces événements. En revanche, elle continue de publier des appels à candidature pour des postes. Les offres concernent notamment des postes d’agents de terrain et d’agents de liaison communautaire, ces cinq derniers jours.
Par ailleurs, la compagnie a présenté un bilan de ses réalisations au cours des six derniers mois, depuis la reprise de ses activités.
« Le travail collectif d’assainissement et de désherbage sous forme d’“argent contre travail”, la distribution de vivres pour les familles vulnérables, la donation de semences et l’approvisionnement en eau potable ont, entre autres, marqué nos actions », rapporte son site officiel.
Mirana Ihariliva