Scandale dans le petit monde du football. Une vidéo devenue virale montre des échauffourées entre les équipes d’Elgeco Plus et de Mama FC suite à une agression d’un joueur du premier nommé dans le cadre du championnat de Madagascar. Un envahissement du terrain par d’autres personnes s’en est suivi, parmi lesquelles figurait le président de la FMF, Alfred Randriamanampisoa, également président d’Elgeco Plus. Il est entré dans la mêlée et la vidéo a montré nettement qu’il donnait des coups à un joueur adverse. Un fait qu’il a démenti sur les réseaux sociaux, arguant qu’il intervenait pour calmer les esprits. La vidéo a été reprise par le site de Sports News qui évoquait une possible sanction par la Commission d’éthique de la Fifa. Un geste déplacé qui risque donc de coûter cher au président de la FMF.
On n’en est pas encore là. Mais, coup ou pas, le fait pour un président de fédération de descendre sur le terrain relève d’une conduite inappropriée. Il n’avait rien à faire dans cette mêlée que l’arbitre et les officiels de match auraient dû régler. S’il voulait donner l’image d’un président ayant une notoriété et digne de son rang, il aurait dû rester à l’écart et les vaches seraient bien gardées.
Le fait n’est d’ailleurs pas nouveau. Pire, il est devenu monnaie courante qu’un président de club est également président d’une institution fédérale ou d’une ligue. Et bonjour le favoritisme et les traitements inégaux, l’arbitrage douteux, les sanctions arbitraires. Quelle crédibilité peut-on donner à une compétition où les équipes du président de la fédération ou d’une ligue participent, et que ces présidents façonnent le règlement, choisissent les arbitres…
On en a vu des vertes et des pas mûres dans les compétitions nationales depuis plusieurs saisons et certaines équipes ont fini par désister.
On ne peut pas être à la fois juge et partie. C’est une anomalie flagrante que personne n’ose visiblement pas dénoncer. Il faudra changer les textes régissant les élections au niveau des instances sportives en interdisant aux présidents de clubs de se présenter. C’est inimaginable de constater une telle situation ailleurs où il suffit de respecter une règle d’éthique et de moralité pour se garder de briguer un tel poste. Hélas, il s’agit de deux principales valeurs qui manquent actuellement dans la vie sociale. La recherche de gloire, de pouvoir, de puissance financière pourrit tout le système. Pire, on fait un amalgame détestable entre l’argent, le sport et la politique. Quand on parvient à un certain niveau social sans l’avoir vraiment mérité, on trébuche souvent dans ce genre de dérapage et d’antijeu. Une absence de grandeur et d’élégance qui sont l’apanage des vrais dirigeants.
Sylvain Ranjalahy