ANNIVERSAIRE NOIR - Fenohasina et sa mère en détention préventive

Fenohasina, dont la fête d’anniversaire s’est soldée par un drame ayant coûté la vie à trente-trois invités, a été placée en détention préventive, tout comme sa mère.

Le 4X4 de la gendarmerie dans lequel Fenohasina  et sa mère ont été embarquées.

L’affaire d’empoisonnement survenue lors d’un anniversaire à Ambohimalaza, le 14 juin, continue de susciter de vives réactions. Hier soir, Fenohasina, l’hôtesse de la fête, et sa mère ont été présentées devant le parquet du tribunal de première instance d’Antananarivo. Elles ont été placées sous mandat de dépôt, rejoignant ainsi les trois autres femmes déjà écrouées dans le cadre de cette enquête.

Dans un premier temps, le juge d’instruction, agissant de manière indépendante, a délivré un mandat de dépôt à l’encontre de la mère, tandis que Fenohasina avait été placée sous contrôle judiciaire. Mais le parquet a contesté cette décision et a saisi la Chambre de détention préventive (CDP), réclamant son incarcération. La CDP a fait droit à cette requête et ordonné la mise en détention de Fenohasina, dans l’attente de son renvoi devant la Cour criminelle ordinaire pour une audience publique, selon la procureure de la République, Narindra Navalona Rakotoniaina.

Cette décision judiciaire intervient après plusieurs jours d’investigations menées par une équipe mixte de la police judiciaire, sous l’autorité du parquet. Fenohasina avait été entendue une première fois à l’HJRA alors qu’elle était encore hospitalisée, tandis que sa mère avait été placée en garde à vue à Fiadanana.

Pression judiciaire et émotion publique

L’affaire, qui a causé la mort de plus d’une trentaine de personnes, se divise désormais en deux volets judiciaires. Le premier, conduit par le ministère public, concerne les trois femmes déjà incarcérées. Le second, engagé par les familles des victimes, vise directement Fenohasina et sa mère.

Les auditions se poursuivent au Palais de Justice, où les parties civiles réclament des réponses claires et des mesures exemplaires. Certaines zones d’ombre persistent, notamment autour de la présence d’un véhicule suspect ou d’une femme identifiée comme une « ombiasy », mentionnées au cours de l’enquête.

Face à la pression médiatique et à l’émotion suscitée par le drame, les autorités ont renforcé leur communication. Le président de la République et plusieurs membres du gouvernement se sont récemment exprimés publiquement pour faire le point sur l’évolution du dossier.

Alors que l’enquête suit son cours, les familles endeuillées attendent que justice soit rendue. Le tribunal, soucieux d’éviter toute tension, avance avec méthode dans le traitement de ce dossier sensible.

Haja Léo

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