Des médecins généralistes sont formés à la chirurgie oculaire. Ils sont déployés dans les zones les plus touchées par la cataracte.
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Dr Rindra Rafanomezantsoa, chef de clinique en ophtalmologie à la faculté de médecine de l’Université d’Antananarivo. |
Une avancée majeure dans la lutte contre la cécité à Madagascar. Il est désormais possible pour les personnes atteintes de la cataracte dans les régions en dehors d’Analamanga de bénéficier d’une chirurgie. Des médecins généralistes ont été formés à la chirurgie oculaire essentielle grâce au projet Mazava, lancé en 2021. « Beaucoup de personnes souffrant de cataracte ne sont pas opérées, ce qui peut entraîner une cécité accélérée. L’augmentation du nombre de chirurgiens permet désormais à la population malgache d’accéder à cette opération, car il n’est pas facile pour tout le monde de se rendre à Antananarivo. Ces chirurgiens seront décentralisés afin que tous les Malgaches puissent en bénéficier », a expliqué Rindra Rafanomezantsoa, chef de clinique en ophtalmologie à la faculté de Médecine de l’Université d’Antananarivo, et spécialiste en ophtalmologie, hier, lors de la présentation des résultats du projet Mazava initié par l’organisation HelpMeSee, à la Polyclinique d’Ilafy.
Ce projet vise à former cinquante spécialistes et à les affecter dans les vingt-cinq zones les plus touchées par la cataracte. Quarante médecins ont déjà été formés et dix-sept sont en poste dans des zones prioritaires. Plus de mille deux cent interventions chirurgicales ont été réalisées. « L’objectif est de stopper la progression de la cécité. Une fois les 51 opérateurs déployés, chacun pourra réaliser en moyenne 300 opérations par an, soit environ 15 000 interventions ciblées d’ici 2026, ce qui devrait ralentir, voire stopper l’apparition de nouveaux cas de cécité », selon les informations partagées.
Intervention rapide
À Madagascar, 150 000 personnes souffrent de cécité due à la cataracte. Le taux de chirurgie reste très faible, avec seulement quatre cent interventions réalisées chaque année. Seules trois zones bénéficient actuellement d’une couverture chirurgicale, en raison du manque de spécialistes.
Les causes de la cataracte sont multiples. La principale reste l’âge avancé. Elle peut aussi être héréditaire, ou résulter d’une maladie contractée par la mère pendant la grossesse. La cataracte chez l’enfant nécessite une intervention rapide afin d’assurer une bonne récupération visuelle. Un signe d’alerte est l’absence d’évolution du contact visuel et l’opacification du cristallin.
Cette formation, lancée en 2021, en partenariat avec le ministère de la Santé publique, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l’Université d’Antananarivo et la faculté de Médecine, le Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona, le Lions Club LSFM et la Polyclinique Ilafy qui héberge le centre de formation et le simulateur. Grâce à l’utilisation de ce simulateur, le nombre de professionnels formés a augmenté.
Miangaly Ralitera