ANNIVERSAIRE FATAL - Rajoelina joue la totale transparence

Le mobile du crime, le poison utilisé, ainsi que les aveux de la principale accusée : ce sont les principales informations qui ressortent de l’émission spéciale au sujet de l’affaire de l’anniversaire noir.

Le président Rajoelina, avec ses collaborateurs, a apporté des révélations sur l’affaire d’empoisonnement, hier.

Des révélations. Une fois n’est pas coutume, les autorités ont dépassé le seuil du secret de l’enquête et celui de l’instruction afin de jouer la carte de la transparence au sujet de l’affaire d’empoisonnement survenue durant une soirée d’anniversaire, le 14 juin, sur la route vers Ambohimalaza. Une tragédie qui, selon les informations d’hier, a causé le décès de trente-deux personnes.

D’entrée, Andry Rajoelina, président de la République, a indiqué que “toute la vérité sur les résultats des analyses en laboratoire et ceux de l’enquête en cours” allait être dite durant ce “rapport public”, retransmis en direct sur les médias publics RNM et TVM. Le décor a été planté au palais d’État d’Iavoloha. Autour de la table, faisant face à deux journalistes, il y a donc eu le ministre de la Sécurité publique, celui de la Santé publique et celui délégué à la Gendarmerie nationale, ainsi que la procureure de la République près le Tribunal de première instance d’Antananarivo.

Une des grandes révélations de l’émission a été faite par le chef de l’État. Selon lui, les analyses ont révélé que la substance toxique ayant servi à “empoisonner” les victimes est “l’atropine”, un principe actif contenu dans le datura et la belladone, deux fleurs présentes à Madagascar et qui, à forte dose, peuvent causer la mort. Le président a, par ailleurs, concédé que le sujet est devenu une affaire d’État. En réponse aux journalistes, l’État, donc, a défendu sans équivoque la thèse de l’empoisonnement.

Le professeur Zely Randriamanantany, ministre de la Santé publique : “Trois points ont permis d’écarter la thèse du botulisme.” Le premier est qu’“il n’y a jamais eu de cas de botulisme causé par des pâtisseries”. Le second est que, lors des tests en laboratoire, les souris à qui ont été donnés des échantillons du suc gastrique des patients et de donuts sont mortes “en moins de cinq minutes, alors qu’en cas de botulisme, le décès ne devait intervenir que trois ou quatre jours après”. Et le troisième, que “le botulisme ne détruit pas le foie, ni les reins, et n’altère pas le cœur”.

À entendre les explications, la piste selon laquelle des donuts contenaient le poison a été privilégiée après l’entretien avec des malades, le lendemain de la fête. Mais aussi, après qu’au nombre des victimes figuraient des personnes qui n’étaient pas à la fête, mais avaient consommé les donuts rapportés par des proches qui, eux, y étaient.

Appel à la retenue

Le ministre de la Santé publique ajoute, par ailleurs, que les analyses pour déterminer les causes de l’empoisonnement ont été faites dans quatre laboratoires : deux à Madagascar, un à Maurice, et il y a aussi l’Institut médico-légal de Strasbourg. Le choix de ce dernier est dû à son expertise médico-légale et à ses compétences particulières en criminologie depuis 200 ans. “Le signataire des résultats est un professeur, expert judiciaire auprès de la Cour d’appel depuis 1992”, ajoute le membre du gouvernement.

L’objectif de l’analyse, selon le ministre de la Santé publique, était de savoir quel est l’élément toxique. Une explication sur le protocole de traitement appliqué aux patients a également été donnée durant l’émission d’hier. Huit personnes sont sur les bancs des accusés dans cette affaire jusqu’à l’heure. Cinq sont sous contrôle judiciaire et trois en détention préventive, à savoir trois femmes, dont l’auteure présumée de l’empoisonnement, une complice et celle qui lui aurait fourni le poison. La principale suspecte est la cousine de l’hôte de la fête d’anniversaire.

L’autre révélation faite par les responsables durant l’émission d’hier est que la principale accusée “est passée aux aveux” lors de l’enquête préliminaire, selon le général Andriatsarafara Rakotondrazaka, ministre délégué à la Gendarmerie nationale. Il ajoute qu’un “acte de vengeance”, en raison d’une dispute familiale causée par un drame survenu en 2016, “est le mobile du crime”. Narindra Rakotoniaina, procureure de la République, confirme l’aveu fait par la principale accusée.

La procureure de la République ajoute que des conversations téléphoniques et des SMS compromettants ont également été découverts durant l’enquête menée par la cellule mixte de la police et de la gendarmerie. Selon la narration du général Rakotondrazaka, le comportement de la dame a orienté l’enquête vers elle. Elle aurait amené son enfant, une nièce et un neveu à la fête. Seulement, elle a interdit à son enfant d’y assister et de manger quoi que ce soit, en l’isolant à l’étage. Sa nièce et son neveu, eux, font partie des personnes décédées.

L’auteure présumée des faits “a appelé la mère des deux enfants pour lui demander pardon, en indiquant qu’elle était la cause du drame”, affirme le général Rakotondrazaka. Quant à la suite de l’enquête, la procureure Rakotoniaina indique qu’elle est toujours en cours et demande de la patience de la part de l’opinion publique. Le procès sera public, souligne-t-elle, en ajoutant néanmoins que les accusés dans cette affaire encourent la peine maximale, alors la justice ne peut pas se précipiter et doit mener l’instruction avec minutie.

Face à l’effusion de rumeurs, de fausses informations et de désinformations, et même aux tentatives de récupération politique de l’affaire, le président de la République, lui, appelle “à la retenue, par respect de la mémoire des défunts”.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

  1. Hitarina sy entina hanodinana ny sain’ny Malagasy tsy hifantoka amin’ny raharaha hafa nahafatesan’olona maro iny raharaha tetsy Ambohimalaza iny dia hitan-tsika ireny ny fanazavana omaly fa tena nisy hono ilay « singa mahery vaika » ?! .Tadidio anefa fa maro ireo maty tato anatin’ny herinandro vitsy vokatry ny fitahirizan-tsakafo tsy ara-dalàna.
    Nisy 2 tao Toamasina, nisy ampolony maro (19) tao Ambositra, nisy maro hafa tany Toliara ary mbola maro ireo tranga niniana notakomana sao handoto ny fitondràna.
    Malagasy ihany koa anefa ireny maty ireny, na iray fotsiny aza ny Malagasy maty vokatry ny tsy fahatomombanan’ny herin’aratra dia tompon’Andraikitra feno ny fitondràna.
    Tsy azo atao tsinotsinona ny ain’ireo Malagasy latsaka noho ny tsy fahaizan’ny mpitondra mitantana ny firenena ka mapanantena pôkaty lava anefa ny Malagasy ripaka maty isanandro.
    Ny raharaha Ambohimalaza no rohitina sy anaovana izao fihetsika rehetra izao entina hisarihana ny sain’ny maro, fa ahoana kosa ny momba ireo havan-tsika maty sasany any amin’ny faritra hafa ? BOTULISME tompoko na fanapoizinana azo avy amin’ny tsy fahatomombananan ’ny fitahirizana no nahafaty ireo Malagasy ireo fa resabe ireny nataon'ny filoha alina ireny . Ny fanjakàna no tompon'andraikitra ka azo atao tsara ny mitory ny fanjakàna. Indrindra ny fanazavana rehetra nentina dia tsy misy azo raisina !

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