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La famille Bouka face à la presse dimanche au Lokanga hôtel. |
L’envie reste intacte. La famille Bouka, dont Zouzar, le père, et ses deux fils Raj-Alexandre et Raïs, vont retenter l’ascension du mont Everest en 2026. Ils l’ont annoncé lors d’une rencontre avec la presse dimanche, au lendemain de leur arrivée à Madagascar, presque deux mois après avoir dû abandonner à moins de 200 mètres de ce toit du monde qui culmine à 8 848 mètres d’altitude. Leurs objectifs restent les mêmes : réussir cet exploit en famille et planter le drapeau malgache sur le plus haut sommet du monde.
« Le vrai sommet, c’était d’avoir réussi à revenir sains et saufs. La montagne sera toujours là et ne bougera, puissante et redoutable. C’est à nous de puiser au fond de nous-mêmes pour essayer de le vaincre », déclare Zouzar Bouka, lors d’une interview, dimanche.
Pour l’heure, les détails pour cette deuxième tentative ne sont pas encore connus. On sait seulement que la fenêtre d’ascension dure à peine une dizaine de jours au mois d’avril ou mai et qu’à peine cinq cents permis sont accordés chaque année à des alpinistes. Mais les trois hommes y repartiront avec des expériences certaines après leur demi-échec de cette année. Ils connaissent désormais la route, savent les pièges et surtout comment les éviter et optimiser leurs chances.
« Je peux vous révéler que Raj-Alexandre était déjà parti en expédition durant 26 jours en Alaska pour s’entraîner, et moi, avec des amis, je pars monter le massif du Makay. C’est pour vous dire qu’on est déjà dedans, mais je verrai jusqu’où je pourrai aller », Zouzar Bouka.
La santé a été un tournant décisif pour Zouzar Bouka, à 6 000 mètres d’altitude, qui ne s’était pas remis d’un virus et a été obligé d’être évacué à Katmandou dès le camp 1 lors de l’assaut final. Il en était de même pour Raïs Bouka dont le gros orteil du pied a été atteint par une engelure, obligeant toute l’équipe à redescendre d’urgence au camp 4 alors que le mont Everest était déjà à portée de main. Il a également dû être évacué d’urgence à l’hôpital et avait pu sauver son orteil « de justesse ».
Raj-Alexandre avait fait seul une ultime tentative mais les conditions n’étaient plus réunies alors qu’il était à 150 mètres du sommet.
« Il y a eu trop de vent, on a pris du retard en attendant, et il y avait trop de monde. Continuer aurait mis en danger la vie de toute l’équipe. En très haute altitude, la mort arrive très vite sans qu’on ait eu le temps d’évacuer », raconte-t-il. « Trop fatigué, je me suis effondré et avais décidé d’abandonner ». Cette nuit-là, la mort avait frappé trois personnes sur le chemin de l’Everest.
L'Express de Madagascar