VOLS DE BŒUFS - Les détenus envoyés à la prison d’Ikelivondraka

Le ministère de la Justice prévoit de centraliser l’incarcération des voleurs de bœufs à la prison d’Ikelivondraka, à Ihosy. Ce centre de haute sécurité deviendra un établissement de référence à l’échelle nationale.

La prison d’Ikelivondraka, située à Ihosy, peut accueillir jusqu’à quatre cent quatre-vingts détenus.

La mise en œuvre du projet visant à faire de la prison d’Ikelivondraka, à Ihosy, un centre carcéral de référence pour les affaires de vols de bœufs est en cours. D’après le ministre de la Justice, Benjamin Alexis Rakotomandimby, toutes les personnes accusées de vol de bœufs seront bientôt incarcérées dans cette prison, quel que soit le lieu où le crime a été commis sur le territoire national.

« Les voleurs de bœufs, qu’ils aient commis l’acte dans la province d’Antsiranana, de Toamasina ou ailleurs, seront envoyés à Ihosy », a déclaré le ministre, jeudi, au Sénat.

Ce transfert systématique repose sur un constat préoccupant. En effet, les détenus incarcérés dans des établissements proches du lieu du crime parviennent souvent à s’échapper, avec la complicité présumée de certains magistrats ou chefs d’établissement pénitentiaire. Le regroupement à Ihosy vise ainsi à réduire les risques de collusion locale et à mieux sécuriser la détention.

Moyens limités

Inaugurée en février, la prison d’Ikelivondraka peut accueillir jusqu’à quatre cent quatre-vingts détenus. Il s’agit du troisième établissement de haute sécurité construit à Madagascar, après ceux d’Imerintsiatosika et de Toamasina. 

Toutefois, certains points logistiques restent à peaufiner, notamment le transport des détenus. Le ministre a souligné que les moyens actuels du ministère demeurent limités. Par exemple, les magistrats en mission hors d’Antananarivo doivent encore se déplacer en taxi-brousse, tandis que dans la capitale, les détenus sont parfois transportés en bus pour se rendre à leurs audiences.

Par ailleurs, cette décision d’éloigner les voleurs de bœufs du lieu du crime s’aligne sur les principes inscrits dans la proposition de loi modifiant l’ordonnance n° 60-106 sur la répression du vol de bœufs. Le texte a été adopté jeudi soir en séance plénière au Sénat.

Tsilaviny Randriamanga

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