« La politique environnementale actuelle n’est pas réellement efficace », a déclaré la professeure Ramisandrazana Rakotoariseheno, historienne et anthropologue, lors du lancement officiel du programme Les Voix du Vivant de l’Antenne océan Indien de la Fondation de l’Innovation pour la démocratie, qui s’est tenu le 4 juin à l’Université Catholique de Madagascar.
« Les feux de forêt échappent à tout contrôle. Chacun agit à sa manière, car le débat fondamental est négligé. Cette politique privilégie la répression, notamment par des peines d’emprisonnement, mais cela ne fonctionne pas », a-t-elle poursuivi.
Pour la professeure Ramisandrazana Rakotoariseheno, la solution réside dans la responsabilisation des citoyens et la valorisation des croyances ainsi que des traditions ancestrales, si l’on souhaite réellement transformer les mentalités et obtenir des résultats concrets en matière de protection de l’environnement.
Elle cite en exemple la symbolique de l’eau, que les croyances traditionnelles considèrent comme sacrée et porteuse de noblesse, ce qui implique qu’elle ne doit pas être souillée. De même, les forêts ne devraient pas être déboisées, car elles abriteraient de nombreux tombeaux. Le jujubier, dont le miel est rare et très recherché à l’échelle mondiale, ne devrait pas être détruit par le feu.
En rappelant la valeur de chaque élément vivant et de tout ce qui compose notre écosystème, « la population pourra déterminer elle-même ce qu’elle doit ou ne doit pas faire. Ainsi, les initiatives viendront de la base, sans attendre l’intervention de l’État. Et cela aura un impact bien plus fort sur l’environnement », conclut-elle.
Miangaly Ralitera