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Le Dr Djéa Saravane (3ᵉ de gauche à droite), expert des Troubles du spectre de l’autisme (TSA) et de la prise en charge de la douleur, lors d’un point de presse tenu hier à Isoraka. |
Un centre dédié au diagnostic de l’autisme verra bientôt le jour à Madagascar. Il permettra une détection précoce et une orientation vers des soins adaptés pour les personnes vivant avec ce trouble encore mal compris. L’annonce a été faite hier à Isoraka, lors d’un point de presse animé par le Dr Djéa Saravane, spécialiste de renommée internationale des troubles du spectre de l’autisme (TSA) et de la prise en charge de la douleur.
Présent dans la région dans le cadre d’une mission humanitaire du programme Coréom, qui promeut une approche intégrative du soin somatique des personnes autistes dans l’océan Indien, le Dr Saravane a été accueilli par l’association Autisme Madagascar depuis lundi.
Ce centre spécialisé, selon les promoteurs, répond à un besoin urgent de la communauté. « Il répond à un besoin urgent car, selon les estimations basées sur le taux de prévalence (1 naissance sur 100), le pays compterait entre 29 000 et 30 000 personnes autistes, sur une population de 30 millions d’habitants », a précisé Nathalie Faucher, présidente de l’association Autisme Réunion.
Mais pour que ce projet soit pleinement efficace, la formation des professionnels de santé s’impose comme une priorité. « Tous les soignants doivent être sensibilisés et formés à la compréhension des troubles du comportement liés à l’autisme», a insisté le Dr Saravane.
Chaque enfant autiste est unique
Dans cette optique, un grand colloque réunira en novembre des médecins généralistes et des spécialistes afin de faire avancer les pratiques médicales. Des échanges ont d’ailleurs déjà eu lieu avec le ministère de la Santé publique, selon l’expert.
En préparation de cet événement, une dizaine de médecins et une quinzaine de professionnels paramédicaux ont déjà suivi une formation portant sur les TSA et les Troubles du neurodéveloppement (TND). Ces sessions se sont notamment concentrées sur l’approche spécifique du soin somatique chez les personnes autistes un aspect souvent négligé.
Cette initiative constitue une avancée significative vers une meilleure reconnaissance de l’autisme à Madagascar, et vers une adaptation progressive des pratiques médicales aux besoins spécifiques des personnes concernées.
Ils peuvent répéter certains gestes (se balancer, battre des mains), manifester un intérêt intense pour un sujet précis ou suivre des routines très strictes. Certains développent la parole tardivement ou peu, tandis que d’autres répètent des mots sans chercher à communiquer. Ils peuvent également éprouver des difficultés à comprendre les blagues ou les expressions figurées. Leur sensibilité aux sons, à la lumière ou au toucher est souvent accrue. Leur perception de la douleur peut aussi différer. Les interactions sociales ne sont pas toujours naturelles : ils évitent parfois le regard, préfèrent jouer seuls et éprouvent des difficultés à interpréter les émotions des autres.
Mialisoa Ida