ENTREPRENEURIAT - Le biométrique pour structurer l’artisanat

Lors de la Journée mondiale de l’artisanat, une carte biométrique a été lancée pour reconnaître les artisans et structurer le secteur, avec un soutien accru à la formation, la durabilité et la création.

La ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Viviane Dewa. 

À l’occasion de la Journée mondiale de l’artisanat, célébrée ce mardi 10 juin au Mining Business Center à Ivato, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a dévoilé un dispositif destiné à mieux structurer le secteur : la carte professionnelle biométrique pour les artisans.

Cette initiative vise à offrir une reconnaissance officielle aux artisans créateurs, dans un environnement encore fortement marqué par l’informalité. « Il faut différencier les véritables artisans des revendeurs ou de ceux qu’on appelle artisans de seconde main », précise la ministre Viviane Dewa.

Dans un premier temps, sept cent cinquante demandes ont été enregistrées. Quatre cents cartes seront distribuées lors d’une première vague, dont trente à titre symbolique pendant la cérémonie. À terme, cette carte servira de levier pour accéder à divers avantages : prêts à taux préférentiels, adhésion à des mutuelles de santé, ou encore participation à des programmes de formation.

Des défis à relever

Malgré cette avancée, des obstacles demeurent. Les délais de production restent longs. « Quand un client commande aujourd’hui, il peut attendre trois à quatre mois avant de recevoir son produit. Cela est très décourageant », admet la ministre, soulignant l’urgence d’une meilleure organisation et d’une montée en compétence.

L’impact environnemental est également un enjeu majeur. L’exploitation non maîtrisée des matières premières reste fréquente. 

« Il faut encourager l’utilisation de matériaux durables. C’est un enjeu de qualité et de durabilité pour le secteur », insiste Viviane Dewa.

Pour répondre à ces défis, le ministère entend soutenir les jeunes créateurs par le biais de programmes d’incubation. Objectif : transmettre les savoir-faire, favoriser la création d’emplois et accompagner la transition vers un artisanat moderne et responsable. En parallèle, un village artisanal est en cours de réalisation.

« Il ne s’agit pas seulement de produire, mais de faire vivre un métier, une tradition, tout en s’adaptant aux réalités économiques », conclut la ministre.

Irina Tsimijaly

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