Trois personnes, dont un ombiasy, ont été placées en détention provisoire dans le cadre de l’enquête sur l’empoisonnement collectif qui a causé la mort de vingt personnes lors d’un anniversaire célébré le 14 juin dernier.
La famille des victimes attendant devant les urgences du CHUJRA. |
L’enquête progresse. Hier soir, six femmes et deux hommes ont été déférés devant le parquet d’Antananarivo, soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire d’empoisonnement survenue lors d’une fête d’anniversaire qui a viré au drame. Parmi eux figurent la belle-sœur de la jeune femme célébrée, épouse d’un joueur de football, ainsi que sa cousine. Toutes deux ont été placées sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora.
Un ombiasy, présenté comme celui ayant fourni le poison à la cousine, a également été écroué. Les cinq autres mis en cause, dont des membres de la famille assurant le service traiteur, ont été placés sous contrôle judiciaire après leur mise en examen par le juge d’instruction.
Selon la procureure de la République, Narindra Navalona Rakotoniaina, cheffe du parquet auprès du tribunal de première instance d’Antananarivo, des tensions anciennes opposaient la victime principale à sa belle-sœur et à sa cousine. Ces conflits, à la fois familiaux et sociaux, pourraient être à l’origine de l’acte criminel. Le poison aurait été pulvérisé directement sur les plats servis durant la fête.
L’exploitation des images de vidéosurveillance du lieu de l’événement a permis d’analyser les faits et gestes des participants. Bien que certains suspects aient nié toute concertation, les réquisitions téléphoniques révèlent qu’ils étaient bel et bien en contact avant et pendant la fête.
Des sanctions exemplaires
L’affaire a choqué l’opinion publique. Le président de la République lui-même a réagi jeudi soir lors d’une allocution télévisée, appelant à une fermeté absolue : « Dans cette même famille, un précédent tragique avait déjà eu lieu. Un empoisonnement entre cousins avait coûté la vie à une personne. L’enquête actuelle révèle un passé trouble derrière cette affaire. »
La procureure a indiqué que les auteurs présumés risquent la réclusion criminelle à perpétuité assortie de travaux forcés. Pour l’heure, aucune date n’a encore été fixée pour l’ouverture du procès, les investigations se poursuivant sous la conduite d’une équipe mixte.
Haja Léo