Au Toby Ratsimandrava, cinq suspects sont actuellement en garde à vue dans le cadre de l’affaire «d’empoisonnement», qui a fait dix-neuf morts.
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La gendarmerie et la police mènent ensemble l’enquête. |
Dans un bureau du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona, hier à 15 h, les autorités sanitaires et judiciaires ont été formelles: le drame survenu sur le croisement vers Imerikasinina n’était pas une simple intoxication alimentaire, mais bien un empoisonnement volontaire, un acte criminel. Un bilan publié à midi faisait état de dix-neuf décès.
Cinq suspects ont été arrêtés et placés en garde à vue au Toby Ratsimandrava, selon le ministre délégué chargé de la Gendarmerie nationale, le général de corps d’armée Andriantsarafara Andriamitovy Rakotondrazaka.
« C’était un empoisonnement volontaire : du poison a été introduit dans les repas. Cela change l’orientation de l’enquête. Conformément au Code pénal, il s’agit d’un crime. L’équipe judiciaire est déterminée à faire toute la lumière et les résultats seront communiqués très prochainement. Quant au mobile, il pourrait être lié à des conflits entre jeunes, à des tensions familiales ou à d’autres différends. Les enquêteurs sont à l’œuvre, mais l’instruction reste couverte par le secret », a-t-il expliqué.
À travers les donuts
De son côté, le ministre de la Santé publique, le professeur Zely Arivelo Randriamanantany, a distingué le cas qui défraye les chroniques depuis lundi, de ceux de Mahajanga et Toamasina, confirmant que ces deux derniers relèvent de toxico-infections alimentaires collectives, tandis que le premier est clairement un empoisonnement.
« Le ministère a procédé à des expérimentations. Les vomissements des patients ont été injectés à des souris, qui sont mortes par la suite. Les donuts consommés par les victimes ont également été donnés à trois autres souris, mortes immédiatement. Les analyses en laboratoire se poursuivent pour identifier la substance toxique en cause. L’empoisonnement a été transmis à travers les donuts », a-t-il précisé.
Il a ajouté qu’un protocole spécifique a été mis en place pour éliminer le poison des patients. Sept d’entre eux ont déjà pu regagner leur domicile après avoir reçu un antidote adapté.
La détention préventive des suspects est envisagée en fonction du degré de responsabilité de chacun, selon la procureure de la République près le tribunal de première instance d’Antananarivo, Narindra Navalona Rakotoniaina. Toute demande de liberté provisoire devrait être rejetée, selon elle.
Malgré la polémique, les autorités insistent sur la clarté des faits. « J’invite chacun à ne rapporter que les informations confirmées et officielles, car il s’agit de vies humaines. La responsabilité de l’État est pleinement engagée dans les cas survenus à Antananarivo, Mahajanga et Toamasina », a conclu la ministre de la Communication et de la Culture, Volamiranty Donna Mara.
Haja Léo
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