EDBM – JOSIELLE RAFIDY - « Attirer les investisseurs repose sur la confiance »

Madagascar demeure peu visible à l’échelle internationale, en dépit des efforts de promotion engagés. Josielle Rafidy plaide pour un renforcement de la diplomatie économique afin d’attirer davantage d’investisseurs.

Josielle Rafidy, directrice générale de l’EDBM.

«On parle souvent de l’Afrique, mais on oublie parfois la Grande Île », a souligné Josielle Rafidy, directrice générale de l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM), vendredi 28 juin, à l’occasion du lancement des nouvelles plateformes numériques du Guichet Unique. Une remarque qui résume l’un des défis persistants du pays : son déficit de visibilité à l’international.

Malgré les actions conduites par le gouvernement – président de la République, ministres sectoriels et représentations diplomatiques – Madagascar peine encore à s’imposer comme une destination d’investissement. « Il est essentiel d’occuper l’espace et de faire savoir que Madagascar existe et qu’il a des atouts à offrir », insiste-t-elle.

Dans un contexte mondial très concurrentiel, où plus de cent soixante-dix agences nationales de promotion rivalisent, l’enjeu ne se limite pas à la visibilité. Il s’agit aussi d’établir un climat de confiance, en mettant en avant les réformes engagées, les opportunités sectorielles disponibles, et les réponses aux obstacles structurels.

Processus long et structuré

Pour Josielle Rafidy, attirer des capitaux étrangers suppose un processus progressif, ancré dans le temps. « Ce n’est pas parce qu’on fait une promotion aujourd’hui que l’investissement se concrétise demain », explique-t-elle. L’investisseur, rappelle-t-elle, commence par analyser les conditions du marché, évaluer les risques, structurer son projet, avant de prendre une décision.

Cette logique de conversion est au cœur des missions confiées à l’EDBM. L’agence organise des forums économiques, facilite les échanges entre investisseurs, pouvoirs publics et entreprises locales, met en place des visites de terrain – comme ce fut le cas récemment pour des délégations venues d’Égypte et des Émirats arabes unis – et fournit la documentation réglementaire nécessaire.

Le suivi se prolonge même au-delà de l’implantation, via des services dits d’«after-care», qui passent par des mises en relation avec des groupements professionnels tels que le Goticom ou la Confédération du tourisme.

Le taux de conversion des intentions d’investissement, évalué à 14 % selon le rapport 2024, est jugé « correct », mais reste en deçà des objectifs dans le contexte actuel de relance. « Ce taux mérite encore d’être amélioré », reconnaît-elle. Des données actualisées sont attendues à la mi-juillet pour mesurer les évolutions récentes.

Irina Tsimijaly

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