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| Les quartiers du sud de la capitale vivent au rythme des coupures prolongées, sans perspective immédiate d’amélioration. |
Les habitants du sud d’Antananarivo doivent encore prendre leur mal en patience. Selon les précisions apportées par la Jirama, les coupures de courant qui paralysent plusieurs quartiers devraient se poursuivre jusqu’à la mi-juillet, en raison de la panne prolongée d’un transformateur stratégique à la sous-station de Tanà Sud.
« La principale raison des problèmes actuels est la panne du transformateur de Tanà Sud. Sa réparation devrait être achevée à la mi-juillet, ce qui permettra de résoudre définitivement les difficultés rencontrées dans cette zone », a expliqué Manda Ny Aina Nomena, directeur général adjoint chargé de l’électricité auprès de la Jirama, mardi, lors d’une rencontre avec les étudiants de l’École supérieure polytechnique d’Antananarivo (ESPA), à Vontovorona.
Le transformateur est tombé en panne à la mi-mai. Initialement estimée à quinze jours, la réparation s’est avérée plus complexe que prévu. Résultat : un mois supplémentaire de délestages pour les abonnés. Le planning du 11 juin illustre l’ampleur de la situation. À Ampasika, Itaosy, Ampitatafika, le courant est coupé à plusieurs reprises dans la journée, parfois pendant neuf heures cumulées. À cela s’ajoutent des interruptions nocturnes. « Neuf heures de coupure ! Nous sommes à bout et totalement perdus face à l’ampleur des coupures », se désole Niaina, habitante d’Itaosy. « L’électricité n’a fonctionné que trois heures aujourd’hui », regrette Lily, à Ampitatafika. « Notre métier est pratiquement à l’arrêt », confie Ramamonjisoa, couturière.
Inévitables
Le mécontentement monte. Les étudiants de Vontovorona ont manifesté violemment mardi pour exiger eau et électricité durant leurs examens. À Manarintsoa Isotry, des habitants sont également descendus dans la rue pour réclamer le rétablissement du courant. La Jirama, sous pression, a promis de maintenir l’alimentation en électricité à Vontovorona jusqu’à minuit, au moins pendant la période d’examen. Mais dans les autres quartiers où se préparent les épreuves du CEPE, du BEPC et du troisième trimestre, aucune mesure spécifique n’a été annoncée.
Au-delà de la panne technique, la production globale reste insuffisante. La Jirama souligne que le niveau de l’eau dans la centrale hydroélectrique d’Andekaleka — principal fournisseur du réseau interconnecté d’Antananarivo — est en baisse, rendant les coupures tournantes inévitables. Pour renforcer le réseau, l’entreprise mise sur la centrale solaire d’Ambatomirahavavy, censée soulager les quartiers longeant la RN1, dont Vontovorona.
Les délestages massifs témoignent une fois de plus des fragilités structurelles du réseau électrique malgache, entre dépendance à l’hydraulique, sous-investissement, et réponses d’urgence souvent insuffisantes. La mi-juillet apportera-t-elle un véritable soulagement ? Rien n’est encore certain.
Miangaly Ralitera