ANDRY RAJOELINA - «Le développement demande de la cohésion et de l’abnégation»

À l’occasion du 65e anniversaire de l’indépendance, le président Andry Rajoelina appelle à l’union et à l’effort collectif. Il insiste sur le patriotisme comme moteur du développement.

Le président de la République saluant la foule durant la revue des troupes, à bord du command-car, hier, à Mahamasina.

Cohésion et abnégation. C’est l’appel lancé par Andry Rajoelina, président de la République, hier, dans son mot d’ouverture du défilé militaire au stade Barea, à Mahamasina. En ce jour de fête nationale, le chef de l’État a lancé un appel à l’union sacrée dans la quête du développement.

«Le développement demande de la cohésion et de l’abnégation», déclare le locataire d’Iavoloha. Selon lui, ce 65e anniversaire de l’indépendance “marque aussi une étape décisive vers un avenir radieux que nous devons bâtir ensemble, pour tous les Malgaches». Il n’y aura cependant pas de miracle. Pour y parvenir, le Président met l’accent sur l’effort collectif et l’engagement au quotidien de chaque citoyen.

Lors de la cérémonie de coup d’envoi des festivités de l’indépendance, sur le parvis de l’hôtel de ville, à Analakely, le 1er juin, Andry Rajoelina avait déjà souligné le fait que «le patriotisme doit être démontré par ce que nous faisons au quotidien». Des mots faisant écho au thème de la célébration des 65 ans d’indépendance : «Le patriotisme, moteur du développement». Ce jour-là, le président de la République avait soutenu : «Pour avancer, nous devons travailler ensemble.» Un angle qu’il a conservé dans son allocution d’hier.

Symboles

«Des Malgaches prêts, une nation volontaire. Madagascar doit se développer. Madagascar doit progresser. C’est notre objectif», scande le chef de l’État. Il cite comme symboles de la souveraineté et de l’unité nationale le Rovan’i Madagasikara et le stade de Mahamasina, dont la reconstruction pour l’un et la rénovation pour l’autre sont parmi les principales réalisations de son premier mandat, dans le domaine des infrastructures.

«En levant les yeux vers les hauteurs, nous voyons le Rova de Madagascar, jadis ravagé par les flammes, les flammes de la discorde et de la négligence. C’est pourquoi nous avons fait de sa reconstruction une priorité nationale. Aujourd’hui, les cendres ont laissé place à une œuvre achevée. (…) C’est aussi dans ce stade que fut proclamée l’indépendance en 1960. Voilà pourquoi nous avons voulu redonner à ce lieu sa valeur, sa fierté pour les Malgaches, en le rénovant selon les standards contemporains», lance le locataire d’Iavoloha.

Outre des mots à l’endroit des Forces de défense et de sécurité (FDS), le président Rajoelina a également rendu hommage aux ancêtres qui se sont battus pour l’indépendance, soulignant que leur engagement reste un repère dans la construction du pays.

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

  1. Cohésion et abnégation, des messages vraiment patriotiques pour célébrer 65 ans d'indépendance avec un président Français de Madagascar ? La réalité socio-économique est loin d'être reluisante avec cette pauvreté multidimensionnelle et aucune perspective d'avenir à espérer . Madagascar est-il réellement indépendant ? Une indépendance de façade . Si la souveraineté nationale est inscrite dans la Constitution, son application réelle suscite des doutes, notamment dans un contexte où l’État de droit, la transparence et la redevabilité du pouvoir sont régulièrement remis en cause.
    Mais 65 ans plus tard, que reste-t-il de cette souveraineté ? Les décisions publiques semblent de plus en plus déconnectées de la volonté populaire. Le peuple malgache n’est qu’un simple spectateur d’un théâtre politique verrouillé par une élite au service de ses propres intérêts ..
    Dans ce contexte de pauvreté généralisée avec plus de 80 % de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour, des célébrations fastueuses suscitent l’incompréhension. Un écran de fumée destiné à détourner l’attention de l’opinion publique.“ On amuse le peuple pendant que les ressources sont dilapidées essentiellement par un oligarque mafieux au palais ! Les dépenses engagées pour les festivités contrastent crûment avec l’état des infrastructures de base : hôpitaux sous-équipés, routes délabrées, établissements scolaires précaires. L’écart entre les moyens mobilisés pour la fête et les réalités quotidiennes alimente un sentiment d’injustice. Un anniversaire amer. Car célébrer l’indépendance dans un tel contexte relève de l’hypocrisie.
    L’accusation d’un style de gouvernance autoritaire, voire féodal, revient régulièrement. Avec le fils Arena qui s'arroge déjà un rôle Le régime actuel évoque davantage une monarchie autoritaire qu’un État de droit. L’État, confondu avec la personne du chef, fonctionne au bon vouloir d’un seul homme. La loi, c’est lui. Récemment avec les 100 millions de dollars de la banque Mondiale détournés pour des parcs solaires ( sic ) . Les contre-pouvoirs sont réduits au silence, les institutions affaiblies, les journalistes menacés, et les opposants diabolisés. Dans de nombreux dossiers, la parole présidentielle fait office de loi, et les décisions majeures sont prises dans l’opacité. Les critiques ne viennent pas seulement de l’opposition. Des voix issues de la société civile, du milieu académique ou de l’administration alertent sur ces dérives. Aucune réforme structurelle à ce jour . Les investissements étrangers directs sont aux abonnés absents .Les jeunes ne se reconnaissent ni dans les discours officiels ni dans les pratiques politiques actuelles. Une vraie indépendance ne se fête pas : elle se vit mais surtout pas avec une armée servile piétinant la souveraineté nationale avec un chef suprême VAZAHA TARATASY . Cette indépendance doit être concrétisée par des politiques publiques au service de la majorité et non d’une minorité. Malheureusement la présence de cet autocrate populiste et mégalomane est un accident historique regrettable ayant des conséquences désastreuses incommensurables pour l'avenir de ce pays .

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