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Des témoins sauvés par l’évacuation sanitaire. |
La vie de Dary Andry Rasandifera, un homme d’une soixantaine d’années, a connu un tournant après la pose d’un stent à l’île Maurice. Il partage son expérience. Après ses journées de travail, il ressentait une grande fatigue physique. En 2023, cette fatigue s’est intensifiée au point que son médecin lui a prescrit du repos. Il a alors passé une série d’analyses à l’hôpital avant d’être orienté vers un cardiologue. En août 2024, les malaises sont réapparus, malgré une activité physique régulière. Il a été hospitalisé pendant deux semaines. En septembre, un électrocardiogramme a révélé des anomalies.
Face à l’impossibilité d’un traitement adapté à Madagascar, il se rend à Maurice. « Là-bas, en une journée, j’ai été consulté. Une radiographie a ensuite révélé qu’il fallait poser deux à trois stents supplémentaires. L’intervention a duré moins de 25 minutes. J’ai ensuite suivi un traitement pendant une semaine au Royal Green Hospital à Maurice ».
Aujourd’hui, il constate une nette amélioration, notamment au niveau de la circulation sanguine.
D’autres patients ou leurs proches partagent des expériences similaires : symptômes discrets au départ, examens peu concluants localement, puis une aggravation rapide nécessitant une évacuation sanitaire.
Johane Randrenja, fils d’un autre patient, confie : « L’évacuation sanitaire a été notre seule option. Aujourd’hui, mon père est guéri, mais il continue son suivi médical. »
Certains témoignages concernent également des cas orthopédiques, comme celui de Stéphane Randrianantenaina, étudiant, opéré d’une rupture ligamentaire non détectée à temps à Madagascar.
Les professionnels de santé pointent du doigt les excès de graisses, de cholestérol et le diabète comme principales causes de la fragilisation des artères coronaires. Le traitement débute généralement par des médicaments, mais lorsque ceux-ci ne suffisent plus, la pose d’un stent devient indispensable.
« Le stent est un dispositif comparable à un petit ressort. Il est inséré dans les artères pour améliorer la circulation sanguine », explique le docteur Andrianjaka Randrianarisoa, médecin du Royal Green Hospital.
Les chiffres confirment cette tendance : en 2023, 55 patients malgaches ont été pris en charge à Maurice. En 2024, ils sont déjà quatre-vingt-dix, dont vingt-cinq depuis le début de l’année.
« Nous accompagnons les patients de A à Z. De plus en plus de Malgaches viennent ici se faire soigner. En plus, le coût des soins varie en moyenne autour de quarante-cinq millions d’ariary », a déclaré le docteur Ramchurreetoo Dhanrajsingh, du Royal Green Hospital, lors de la Foire Internationale de Madagascar (FIM), hier.
Mialisoa Ida