SANTÉ - Le manque de moyen tue beaucoup de malades

Des patients au service des urgences du CHU JRA.

Un enfant de 4 ans décède peu de temps après sa sortie d’un hôpital à Antananarivo, jeudi après-midi. Hospitalisé depuis mardi, suite à une détresse respiratoire, accentuée par une malnutrition aiguë, sa famille a décidé de le faire sortir de l’hôpital, jeudi, bien que son état de santé ait été préoccupant. Pour justifier cette décision, la mère de l’enfant a expliqué, hier, qu’elle et ses proches n’avaient plus de moyens pour continuer les soins, et ils commençaient à perdre espoir pour sa guérison. Ce cas n’est pas isolé. Un père de famille d’une cinquantaine d’années a succombé chez lui dans l’Avaradrano, le samedi 3 mai. Le médecin qui l’a consulté la veille de sa mort, l’a référé dans un centre hospitalier universitaire (CHU). Son état de santé nécessitait une hospitalisation. Faute d’argent, il est retourné chez lui où il a, malheureusement, attendu la mort.

Beaucoup de malades meurent faute de moyens, à Madagascar. Les dépenses de santé ne sont pas prises en compte dans le budget des ménages. 

« Nous n’avons même pas de quoi nous nourrir au quotidien, alors comment voulez-vous que nous mettions de l’argent de côté pour nous soigner ? », lance Bodo, dont le fils a été gravement malade, il y a quelques semaines, et qui a fait des portes à portes dans son village pour demander de l’aide pour soigner son enfant.

«Sortir de l’hôpital avant la fin de la prise en charge est un choix du patient et de sa famille et non de l’hôpital. Si le patient a encore besoin de soins, l’hôpital les poursuit grâce au système de prise en charge sociale, qui est dédié aux patients dans la précarité», indique le directeur d’un établissement hospitalier.

L’État a, par ailleurs, mis en œuvre le Fonds d’urgence sanitaire pour alléger les charges des familles en milieu hospitalier. Ce Fonds d’urgence sanitaire devrait couvrir les besoins de médicaments et de matériel médical nécessaire pour les premiers soins. Souvent, les familles n’arrivent pas à réunir les moyens pour assurer la poursuite des soins.

Miangaly Ralitera

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne