AFFAIRE COCKTAIL MOLOTOV - Le colonel Tahina Ravelomanana limogé

Le colonel Valona Tahina Ravelomanana lors d'un point de presse sur l'affaire cocktail Molotov.

Le Conseil des ministres de ce mercredi a décidé de relever de ses fonctions le colonel Valona Tahina Ravelomanana, jusque-là directeur de la police judiciaire de la gendarmerie nationale.

Coup dur pour cet officier supérieur qui occupait ce poste depuis à peine deux mois. La décision d’abroger sa nomination a été officialisée dans un contexte explosif, marqué par un scandale à rebondissements, susceptible d’impliquer d’autres figures de l’appareil sécuritaire.

L’affaire remonte à la nuit du 3 avril, lorsque le médecin-colonel Simon Patrick Rakotomamonjy est accusé d’avoir déposé un cocktail Molotov devant le Pôle anti-corruption, à 67Ha, puis un autre devant la Villa Pradon, à Antanimena.

Le désormais ex-directeur de la DPJ avait personnellement pris part aux interrogatoires des suspects. Lors d’un point de presse conjoint avec son homologue de la police nationale, il avait expliqué que le médecin-colonel, arrêté le 14 avril, s’était évadé le 16, profitant d’un moment d’inattention des gardes.

Inadmissible

Le fugitif reste introuvable à ce jour. Ses déclarations-chocs, relayées par la presse, laissent entendre que des gendarmes auraient facilité sa fuite : « Il affirme que des gendarmes étaient à ses côtés », laissant planer le doute sur une possible protection interne.

Sur sa page Facebook officielle, le président de la République a réagi avec fermeté : « Il est inadmissible qu’une personne sous enquête, et gardée dans un camp, ait pu s’échapper. Les responsables doivent prendre des mesures sérieuses et rapides contre les auteurs de cette négligence. Quand quelque chose ne va pas, il faut le corriger immédiatement, et cela ne doit plus se reproduire. »

Le colonel Ravelomanana est la première personnalité limogée dans cette affaire trouble. Interrogés à ce sujet, plusieurs hauts gradés de la gendarmerie ont préféré ne pas s’exprimer pour le moment. Ils ont cependant exprimé leur soutien à la déclaration du Premier ministre, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête approfondie, à la suite des révélations du médecin-colonel. Ce dernier évoque des complicités à haut niveau, impliquant des officiers généraux et d’autres individus soupçonnés de corruption, de détournements, d’abus de pouvoir et de liens mafieux.

Gustave Mparany

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne