SANTÉ - Le combat silencieux des hypertendus

Détection de masse d’hypertension artérielle au CSB Ambohipo, samedi.

À l’occasion de la Journée internationale de l’hypertension, une campagne de dépistage et de prise en charge s’est tenue samedi au CSB Ambohipo. Des patients ont partagé leur vécu avec cette maladie chronique.

Chaque jour, des hypertendus mènent un combat silencieux contre l’accident vasculaire cérébral (AVC). Une simple négligence dans leur mode de vie, comme la consommation excessive de sel, de graisse, de tabac, d’alcool, le manque de sommeil ou d’activité physique, peut favoriser cette pathologie grave.

 « Vivre avec l’hypertension artérielle, c’est vivre quotidiennement avec la peur de mourir », confie Lucien Randriamboavonjy, un trentenaire dont le père est décédé il y a quatre ans des suites d’un AVC. « Cela a été un véritable choc pour moi, d’autant plus que c’est à ce moment-là que j’ai appris que j’étais moi-même hypertendu. Je n’avais pas l’habitude de vérifier ma tension artérielle, mais à la suite de son décès, je ne me sentais pas bien. Je suis allé consulter et là, surprise, ma tension était de 20/11. Depuis, je suis sous traitement», raconte-t-il.

 Lucien Randriamboavonjy prend quatre médicaments différents chaque jour et a dû revoir son mode de vie. Il cumulait deux emplois, dont l’un de nuit, pour subvenir aux besoins de sa famille. Mais il a dû abandonner ce second travail. 

Dégradé

« Le médecin m’a dit que si je voulais vivre plus longtemps et éviter un AVC, je devais arrêter de travailler la nuit, car le manque de sommeil est un facteur aggravant. Avec la baisse de mes revenus et le coût mensuel des médicaments, notre niveau de vie s’est fortement dégradé. Mes enfants sont désormais scolarisés dans des écoles publiques pour éviter les frais. Il arrive même que nous ne mangions pas à notre faim. Cela génère du stress qui n’est pas bon pour un hypertendu », déplore-t-il.

Fanantenana, également trentenaire, vit avec l’hypertension depuis 2022. Elle ne se sépare jamais de son réveil. « Il me sert à me rappeler de prendre, chaque jour à la même heure, mon demi-comprimé. Si j’oublie, ma tension grimpe. Les signes sont clairs, à savoir : lourdeur à la nuque jusqu’aux épaules, impression que quelque chose circule dans ma tête, angoisse croissante. Ma tension peut monter jusqu’à 17/10 », explique-t-elle. Selon son médecin, cette hypertension est une séquelle de la Covid-19. « Avant, ma tension était toujours normale », précise-t-elle.

Miharintsoa, une autre jeune femme hypertendue, suit un régime alimentaire très strict. « Depuis deux mois, je ne mange plus de riz. Je le remplace par une grande quantité de légumes. Je ne consomme de la viande que le dimanche. J’ai remarqué que lorsque je mange du gras ou du sucre, ma tension augmente, même si je prends quatre médicaments par jour », témoigne-t-elle. L’AVC peut être évité grâce à un mode de vie sain.

Miangaly Ralitera

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