ROMUALD RAKOTONDRABE - « Nous visons un premier titre à la Cosafa cup »

Le sélectionneur des Barea A’, Romuald Rakotondrabe.

Quarante-quatre Barea ont entamé depuis hier le regroupement en vue de la Cosafa Cup qui se déroulera en Afrique du Sud du 4 au 15 juin. Le coach Rôrô vise mieux que la troisième place.

Vous vous êtes focalisé sur quoi après la qualification en décembre ?

Nous avions prévu initialement d’effectuer un regroupement par mois. Vu la contrainte de temps avec le championnat et la Coupe nationale encore en cours, puis la tenue de la Cosafa Cup en juin, nous avons demandé à la fédération d’y participer en guise de préparation. La fédération l’a validé. Aux matchs de qualification contre l’Eswatini, le championnat était en standby et nous nous étions contentés d’appeler les joueurs connus par leur nom. Après la qualification, nous avons poursuivi la détection. Nous avons assisté à presque tous les matchs des compétitions nationales, ici et dans les régions. Tout le staff a été mobilisé. Nous avons convoqué 44 joueurs, y compris Toni et Rado. Ces derniers sont appelés en équipe A. Il reste 42 joueurs qui méritent tous d’intégrer la sélection compte tenu de leur performance durant la PFL. Nous pouvons prouver en détail les raisons de leur convocation.

Vous allez consacrer quel travail aux dix jours de préparation ?

Nous avons un calendrier plus que chargé au pays. Les huitièmes de finale de la Coupe nationale auront lieu les 24 et 25 mai. Ce premier regroupement est par conséquent limité à deux jours, ce mardi et ce mercredi. Nous enverrons une convocation à un maximum de 28 joueurs qui poursuivront la préparation le 26 mai. Il y aura peut-être des blessés durant les matchs de ce week-end. Le groupe au complet devrait reprendre l’entraînement les 27 et 28 mai, où nous devrons aussi limiter l’intensité de l’entraînement, car les joueurs vont disputer les quarts de finale retour de la PFL les 31 mai et 1er juin. La plupart des présélectionnés jouent encore à la PFL. Nous n’aurons pratiquement pas de temps pour la préparation. De plus, nous envisageons de partir le 2 juin. Au cas où il y aurait des blessés parmi les 23 retenus, faute d’entraînement, nous pourrions être surpris en Afrique du Sud. Le tirage au sort aura lieu demain (ce jour). Nous entamerons normalement les matchs de groupe dès le 4 juin. Nous ne pouvons faire autrement que de consolider l’aspect technico-tactique, car nous n’aurons plus le temps de renforcer la condition physique. D’ailleurs, les joueurs sont tous en pleine compétition.

Quelle est votre ambition après l’aventure aux Jeux des Îles, aux éliminatoires de la CAN et du Mondial ?

Nous sommes engagés et nous devons donner le meilleur de nous-mêmes face à n’importe quelle contrainte. Nous visons le titre de la Cosafa, que l’on n’a jamais décroché. Si je ne me trompe pas, nous avons déjà atteint la demi-finale en 2015. Nous ambitionnons donc d’arracher cette fois le titre à ce tournoi continental. C’est un objectif comme les autres, et ce ne sera pas facile malgré toutes les contraintes. Je me rappelle de notre cas à la Cosafa en 2022 : nous sommes arrivés sur place à 10h et avions disputé le premier match à 14h. Les joueurs avaient résisté jusqu’à la pause mais étaient épuisés en seconde période. Cette fois, nous tâcherons d’aller plus loin.

Comment allez-vous faire pour remplacer les pièces maîtresses qui viennent de s’expatrier ?

L’un de nos plus gros chantiers en ce moment est la préparation de la relève au poste de gardien de but, après le départ de Nina. Nous manquons de titulaires à ce poste et à celui de défenseur central, Berajo. Nous pouvons en revanche bien gérer les autres compartiments. Ces joueurs qui viennent de s’expatrier veulent eux aussi vivre une autre aventure dans une carrière internationale. Nous avons convoqué six gardiens de but. Ils ont été réguliers et performants au championnat. Disputer un tournoi de haut niveau nécessite sans doute un bon gardien. Les six convoqués sont satisfaisants en termes de gabarit. Et nous y travaillons sérieusement. Nous sentons bien évidemment l’absence des pièces maîtresses, mais le côté positif est que ces récents expatriés pourront vivre le rêve de chaque joueur local.

Après la Cosafa Cup, comment se présentera le calendrier de préparation au CHAN ?

Nous envisageons, après les compétitions nationales en fin juin, de reprendre le regroupement. Nous l’avons déjà proposé à la Direction technique nationale et à la fédération, c’est-à-dire vers le 1er juillet. Après la Cosafa, les joueurs poursuivront le championnat et la Coupe. La Cosafa débutera le 4 juin, dans deux mois et demi. Nous convoquerons une quarantaine de joueurs et nous aurons assez de temps pour faire la sélection. Nous comptons partir pour la Tanzanie le 27 ou le 28 juillet et avons proposé d’y jouer au moins deux matchs amicaux internationaux, de préférence contre des équipes nationales qui participeront au CHAN. Madagascar est devenu, après notre troisième place en 2023, une équipe à battre. Nous avons obtenu ce résultat parce que les autres pays avaient été peut-être surpris. Cette fois, ils ne vont plus nous sous-estimer. Nous évoluerons dans un groupe de cinq équipes et jouerons quatre matchs. Ainsi, il faudra bien gérer les blessures, les cartons, le temps de jeu de chaque joueur… Jouer des matchs amicaux est toujours bénéfique, comme nous l’avions fait en 2023 contre la Mauritanie et le Niger. Les joueurs pourraient vivre d’avance l’ambiance de la compétition et mesurer le niveau des autres équipes.

Vous vous sentez plus à l’aise après les lourdes tâches à la tête des Barea aux Jeux des Îles, à la CAN et au Mondial ?

La pression est toujours au rendez-vous. Ce n’est pas de la part des dirigeants ou d’autres personnes, mais je la ressens en moi-même, que ce soit en matchs de haut niveau comme les qualifications au Mondial, à la CAN, au CHAN ou au championnat national d’ailleurs. Quand on veut faire toujours mieux et se perfectionner, la pression est toujours là pour atteindre l’objectif. Nous avons atteint la troisième place lors de la précédente édition, nous comptons cette fois faire mieux qu’avant.

Une liste réduite à vingt-huit en deux jours

Quarante-deux présélectionnés ont entamé la préparation en vue de la Cosafa Cup, qui se tiendra à Bloemfontein, en Afrique du Sud, du 4 au 15 juin. Deux autres joueurs convoqués, également sollicités par le sélectionneur Corentin Martins pour le match amical des Barea A contre les Léopards de la RD Congo le 8 juin en France- en l’occurrence Elysée Tony Randriamanampisoa, défenseur de l’Elgeco Plus, et Radoniaina Rabemanantsoa, défenseur de l’AS Fanalamanga- ne rejoindront pas le groupe.
Ces présélectionnés ont été repérés par le coach Romuald Rakotondrabe et son staff durant la phase éliminatoire et les quarts de finale aller du championnat national de division élite. « Nous n’aurons que deux jours pour ce premier regroupement, à l’issue duquel nous devrions boucler demain soir (ce jour) une liste réduite de vingt-huit joueurs au maximum », confie le sélectionneur des locaux.
Inévitable, le regroupement sera à plusieurs reprises interrompu par les matchs de la phase finale de la Coupe nationale. Les huitièmes de finale auront lieu ce week-end, les 24 et 25 mai. Le regroupement reprendra le 26 mai et sera encore une fois interrompu par les quarts de finale retour de la PFL, programmés les 31 mai et 1er juin.
Rôrô et ses hommes n’auront ensuite plus de temps pour l’entraînement, car la délégation pour la Cosafa est prévue s’envoler pour l’Afrique du Sud, le 2 juin. Plusieurs anciens cadres ont été appelés en présélection, pour ne citer que Dadafara et Lalaina du CFFA, Mamisoa et Doddy de l’Elgeco Plus, Feno de l’Ajesaia, Tantely du Disciples FC, Nicolas du Fosa Juniors FC, etc. Vingt-trois Barea seront retenus pour défendre les couleurs nationales en terre sud-africaine.

 Serge Rasanda

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