La réinsertion sociale des détenus à leur sortie de prison demeure un défi majeur. Les moyens alloués à leur formation sont insuffisants. « Même si les détenus sont motivés à apprendre, nous manquons cruellement de matériel », a souligné Haja Lalaina Arimanana, adjoint chargé de la réinsertion sociale à la maison centrale d’Antanimora, dans son discours lors d’une cérémonie organisée hier pour présenter les partenaires engagés dans ce domaine.
Face à cette situation, l’établissement pénitentiaire en appelle à la générosité des philanthropes pour leur fournir du matériel pédagogique et professionnel indispensable. Il s’agit notamment de cahiers, stylos, équipements pour les formations professionnelles comme les machines à coudre, les brushings, ainsi que du matériel informatique.
Actuellement, quarante-huit associations soutiennent les actions de réinsertion menées par la prison d’Antanimora. Grâce à leur appui, de nombreux détenus peuvent suivre des formations en coupe et couture, coiffure, charcuterie, pâtisserie, installation électrique, maçonnerie, mécanique automobile, décoration intérieure de bâtiment, et bien d’autres encore. Ils ont également accès à des cours de langues, dont le français et le chinois, à des cours d’informatique et même d’art oratoire malgache, le kabary. Les mineurs incarcérés ne sont pas en reste. Ils sont accompagnés pour préparer les examens officiels.
Ces formations visent à offrir aux détenus une véritable seconde chance à leur sortie. Un détenu condamné à cinq ans de prison, qui apprend la langue chinoise, espère apporter ses acquis en prison pour trouver du travail après sa sortie.
« Avant mon incarcération, je travaillais comme guide touristique. Une fois libre, je compte reprendre ce métier et accompagner des touristes chinois, qui sont de plus en plus nombreux à Madagascar. Je maîtrise désormais leur langue », confie-t-il.
Les détenus expriment également le souhait que des certificats leur soient délivrés à l’issue des formations, afin de faciliter leur insertion professionnelle.
Miangaly Ralitera