La trajectoire politique de Siteny Randrianasoloniaiko semble dictée autant par ses ambitions personnelles que par une quête de reconnaissance jamais assouvie. Issu d’un milieu modeste, l’ancien champion de judo a longtemps cherché à se défaire de cette origine, tentant dans un premier temps de s’imposer dans l’entrepreneuriat, sans succès notable. Son orientation vers la politique semble avoir été motivée moins par une volonté de servir que par le besoin de s’affirmer socialement.
Après un échec cuisant à l’élection présidentielle, ce candidat malheureux s’est replié sur le pouvoir législatif. Mais son objectif ultime demeure inchangé : accéder à la plus haute fonction de l’État. Une ambition qu’il traduit par des attaques récurrentes et souvent virulentes à l’encontre du président Andry Rajoelina. Une stratégie interprétée par certains analystes comme le reflet d’une frustration profonde, voire d’une jalousie maladive.
Cependant, les faits jouent contre lui. Qualifié de populiste par ses détracteurs, Randrianasoloniaiko souffre d’un déficit de crédibilité. Son parcours politique est marqué par un opportunisme notoire : après avoir été affilié à plusieurs partis (IRD, HVM, PSD), il s’est rapproché de Marc Ravalomanana avant de coprésider la plateforme Firaisankina. À cela s’ajoute son absentéisme notoire à l’Assemblée nationale, qui le disqualifie comme force de proposition sérieuse.
Face à une popularité en déclin, le député élu à Toliara I redouble de gesticulations politiques pour rester visible sur la scène nationale. Pourtant, ses attaques personnelles répétées à l’égard du chef de l’État peinent à susciter l’adhésion. Le président Rajoelina, quant à lui, semble ignorer ces provocations pour se concentrer sur ses objectifs : conduire Madagascar sur la voie de l’émergence. En politique, l’éthique et la constance restent les meilleurs leviers de légitimité. Siteny Randrianasoloniaiko semble encore loin de cet équilibre.
Par Edmé Rasedranjo