INFECTION SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLE  - L’OnuSida lance un signal d’alerte 

Francesco Cimino, directeur exécutif de la Fondation Akbaraly (à g.) et Jude Padayachy, directeur pays de l’OnuSida à Madagascar.

Le VIH/sida est en forte recrudescence. L’OnuSida lance un appel à l’action collective. La situation liée au VIH/sida s’est nettement détériorée à Madagascar, depuis 2010. « Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH ont augmenté de 151%, et les décès liés au sida ont bondi de 279% », alerte Jude Padayachy, directeur pays de l’OnuSida à Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles, mercredi, lors de la signature de convention entre l’OnuSida et la Fondation Akbaraly. 

Le professeur Mamy Randria, chef de service des maladies infectieuses auprès du centre hospitalier universitaire Joseph Raseta Befelatànana indique être témoin de la progression rapide du VIH/sida, en peu de temps, ces dernières années. « Avant 2019, près de six cents personnes infectées ont été suivies au sein de notre service, à ce jour, elles sont plus de mille. Le nombre des nouveaux cas détectés augmente de jour en jour. Il y a eu un temps où la moitié des lits de notre service ont été occupés par des personnes infectées par le sida », a-t-il souligné dans une vidéo spéciale sur la propagation du VIH/sida publiée par le ministère de la Santé publique, le 16 mai. Dans cette vidéo, il est souligné que le fait que beaucoup ne croient pas à cette maladie favoriserait sa forte propagation. « Beaucoup avancent qu’il s’agit d’une maladie inventée pour avoir du financement. Mais cela fait 20 ans que je prends en charge les victimes de la maladie et elles ne cessent d’augmenter. Malheureusement, beaucoup n’arrivent ici qu’à un stade avancé de la maladie. Entre la période où ils ont été infectés et le jour où ils ont su qu’ils étaient malades, ils ont du temps pour le transmettre », poursuit le professeur Mamy Randria. 

Le taux de dépistage est faible par rapport au nombre estimé des personnes infectées. Un manque cruel de dispositifs de lutte contre le VIH/sida est constaté. Les organisations de la Société civile ont alerté, récemment, sur le manque d’accès au dépistage, aux intrants de prévention, comme les préservatifs, et aux traitements. Par ailleurs, les facteurs de risque, comme les violences sexuelles, la consommation de drogues injectables sont en augmentation. 

L’OnuSida a lancé un appel à l’action collective pour assurer le succès de la lutte contre le sida. « Nous avons besoin du leadership politique soutenu et d’engagement de ressources », s’est adressé au gouvernement malgache, Jude Padayachy. La Fondation Akbaraly a répondu à l’appel. Elle a signé un partenariat avec l’OnuSida pour renforcer l’accès aux services de prévention, de dépistage et de soins du VIH, en intégrant les services VIH dans les infrastructures médicales existantes et en ciblant les populations vulnérables, les femmes et les jeunes. 

Miangaly Ralitera

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