Madagascar compte actuellement environ deux cents experts-comptables. Un chiffre jugé insuffisant pour couvrir les besoins du pays. « Cependant, les métiers d’expert-comptable et de financier, régis par l’ordonnance n°92-047, jouent un rôle clé dans le tissu économique malgache. Au cœur de la création d’entreprises, ils interviennent également dans la résolution des difficultés rencontrées par les sociétés et veillent à une saine gestion financière », souligne Hajanirina Razakamahefa, secrétaire général de l’Ordre des Experts-Comptables et Financiers de Madagascar (OECFM) lors d’une cérémonie de prestation de serment des dix-sept nouveaux Experts-Comptables et financiers au Palais de la justice à Anosy, hier.
Pourtant, leur nombre reste insuffisant face aux besoins croissants du secteur privé. Dans un environnement économique en mutation, les experts-comptables sont des acteurs essentiels pour garantir la transparence et le respect des normes financières. « D’où l’importance du serment que ces professionnels prêtent avant d’entrer officiellement en fonction. Celui-ci les engage à respecter la loi et à œuvrer pour qu’elle soit respectée dans le cadre de leur mission », continue le SG de l’OECFM.
Cette pénurie ouvre la voie à des dérives inquiétantes, notamment la multiplication des usurpations de titre. L’Ordre des experts-comptables tire la sonnette d’alarme. De plus en plus de personnes se présentent comme experts-comptables sans en avoir le droit. Certaines possèdent un diplôme, mais n’ont ni prêté serment ni été inscrites au tableau de l’Ordre. « Cela constitue une fraude », rappelle Hajanirina Razakamahefa. Et les sanctions peuvent être sévères : l’usurpation de fonction est un délit passible de poursuites judiciaires, voire de peines d’emprisonnement.
Face à cette situation, l’Ordre entend intensifier ses actions de sensibilisation et de contrôle afin de protéger la profession et les entreprises contre ces pratiques frauduleuses.
Mialisoa Ida