DÉVELOPPEMENT RURAL - Résultats probants pour un projet multisectoriel

Cérémonie de clôture du programme AFAFI-Centre au Café de la Gare Soarano,  le 23 mai 2025.

Le programme AFAFI-Centre, soutenu par l’Union européenne à hauteur de 12 millions d’euros, a permis d’accompagner plus de trente-cinq mille producteurs ruraux à Madagascar. 

Le 23 mai 2025, au Café de la Gare à Soarano, la première phase du programme AFAFI-Centre a été officiellement clôturée. Cofinancé par l’Union européenne, ce programme a été mis en œuvre dans les régions d’Analamanga, d’Itasy et d’Alaotra-Mangoro à travers cinq projets : Profilet, Tafita, Diabe, Apina, et un projet transversal. Son objectif : soutenir les ménages ruraux tout en promouvant un développement durable des territoires.

Entre 2020 et 2025, plus de 35 000 producteurs répartis dans 138 communes ont été accompagnés. Les résultats présentés lors de la cérémonie témoignent d’une progression notable : la production maraîchère a augmenté de 138 %, atteignant 13 000 tonnes récoltées ; 733 tonnes de poulet gasy amélioré ont été produites, et 2,9 millions de litres de lait collectés, dont 2 000 transformés localement. En pisciculture, 334 tonnes de poissons ont été produites grâce à 760 pisciculteurs formés, ayant également généré quelque 5 millions d’alevins.

Sur le volet foncier, le projet Tafita a permis la délivrance de 27 000 certificats fonciers, dont un tiers attribués à des femmes. Parallèlement, 109 projets communaux ont vu le jour : construction d’écoles et de routes, accès à l’eau potable et à l’éclairage public.

Obstacles

Le programme a aussi renforcé l’autonomie économique locale, avec la création de 250 groupes d’épargne et de crédit, et l’accompagnement de plus de 600 organisations de producteurs. En matière environnementale, 5 300 hectares ont été reboisés, et 60 000 tonnes de charbon vert produites par 8 000 charbonniers formés.

Malgré ces avancées, plusieurs obstacles ont freiné la mise en œuvre. Le processus de formalisation des charbonniers, en particulier, s’est heurté à des réticences.

« Il faut savoir équilibrer les exigences réglementaires avec les réalités du terrain », a déclaré Fanomezantsoa Andritiana, directeur général du Bureau d’appui à la coopération extérieure au ministère de l’Économie et des Finances.

Sur le projet Tafita, des divergences d’interprétation sont également apparues lors des audits, révélant la nécessité d’un meilleur cadrage des procédures.

Une deuxième phase du programme est d’ores et déjà prévue. Elle devrait s’étendre à la région Vakinankaratra et renforcer les outils existants, en tirant les leçons de la phase initiale. L’enjeu sera de consolider les acquis tout en répondant aux besoins persistants du développement rural durable.

Irina Tsimijaly

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