De Léon 1er à Léon XIV

Les premiers analystes ont rapidement conclu que le choix du cardinal Robert Francis Prevost, après son élection par le Conclave, de se faire appeler pape Léon XIV s’inscrit dans l’héritage de «justice sociale» du pape Léon XIII et de son encyclique Rerum novarum (15 mai 1891). 

Il y eut cependant d’autres papes Léon dont les quatre ci-après ont mérité quelques mots de développement dans le bio succinct que leur réservèrent mes deux Larousse de 1899 et 1999. Double époque sans Google ni intelligence artificielle. 

Léon 1er (saint), dit le Grand, pape de 440 à 461 ; décida la retraite d’Attila, venu presque sous les murs de Rome (En 452, persuada Attila d’évacuer l’Italie, mais ne put, en 455, empêcher le sac de Rome par les Vandales de Geiséric. Il joua un rôle décisif au concile de Chalcédoine qui condamna l’hérésie monophysite). 

Léon III, pape de 795 à 816, proclama Charlemagne empereur en 800.

Léon IX (saint), pape de 1049 à 1054, sous lequel eut lieu la séparation définitive de l’Église grecque (Il lutta pour la réforme des moeurs ecclésiastiques et défendit la suprématie pontificale. En excommuniant le patriarche Keroularios, il donna un caractère décisif au schisme avec l’Église d’Orient). 

Léon X (Jean de Médicis), pape de 1513 à 1521, protecteur des arts, des lettres et des sciences. Son pontificat vit naître le schisme de Luther (Mécène fastueux, pratiquant le népotisme, il est à l’origine de la querelle des Indulgences (1517), prélude à la Réforme de Luther ; il condamna ce dernier par la bulle Exsurge Domine). 

Nos cours de religion n’ont jamais évoqué ces «détails» d’au moins culture générale : le choix doctrinal de Léon 1er, la suprématie politique des papes (et des patriarches) couronnant des empereurs, le «grand schisme» entre Rome et Constantinople, la querelle des Indulgences sanctionnée par la Réforme.  

On peut réellement se perdre, surtout en conjectures, à vouloir obligatoirement interpréter et selon un schéma qu’on considère obligé. Léon XIV pourrait tout aussi bien incarner la synthèse de tous les papes Léon l’ayant précédé. Le rapprochement entre Catholiques et Orthodoxes semblant acté, l’oecuménisme associant désormais Catholiques et Réformés, Léon XIV pourrait agir en dehors des affaires, pour ainsi dire «internes», entre Chrétiens, et défendre la Chrétienté contre les autres religions comme son lointain prédécesseur Léon 1er fut le «protecteur de Rome» face à Attila. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne