Roland Kobia (au centre) répond aux questions de la presse hier à Ankatso. |
L’UE reste le principal partenaire de Madagascar malgré un contexte incertain. Elle renforce ses liens économiques par un cadre commercial avantageux.
Premier partenaire de développement : c’est ainsi que l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Madagascar, Roland Kobia, qualifie la place qu’occupe l’organisation dans ses relations avec le pays. Alors que le monde se trouve à un tournant stratégique, notamment avec l’instauration de nouveaux droits de douane par le président américain Donald Trump, l’UE souhaite approfondir sa coopération avec Madagascar, en particulier sur le plan commercial.
« Nous avons un accord de partenariat économique en vigueur depuis douze ans à Madagascar et qui offre un cadre juridique stable, fiable, prévisible. Cet accord offre également des avantages asymétriques, permettant au pays de tirer plus d’avantages par rapport à l’UE », a indiqué Roland Kobia, hier, en marge de la Journée des projets de l’Europe à Ankatso.
L’ambassadeur rappelle également que l’Union européenne est le premier client de Madagascar. Selon les chiffres publiés en avril par la Délégation de l’UE, 30 % des exportations malgaches sont destinées à l’Europe, pour un volume équivalent à 50 milliards d’ariary en 2023.
Marché ouvert
Ces échanges sont facilités, comme l’explique Roland Kobia, par des mesures telles que la suppression des droits de douane ou l’absence de quotas. « Une entreprise malgache peut exporter son produit dans l’Union européenne, que ce soit une tonne, dix tonnes, cent tonnes, tout ça est permis », a-t-il souligné.
Au-delà de la simplification des procédures, le marché européen reste largement ouvert aux produits malgaches. Toujours selon l’ambassadeur de l’UE, les entreprises disposent de 9 000 lignes budgétaires leur permettant d’exporter presque tous les types de produits vers l’Europe. Un signal fort, dans un contexte de durcissement des conditions d’accès à d’autres marchés.
Parmi les produits exportés, le textile tient une place importante. Une grande partie reste encore orientée vers les États-Unis, dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa), dont Madagascar est bénéficiaire. Mais le renouvellement de ce dispositif prévu en septembre demeure incertain.
Dans cette conjoncture, l’Union européenne apparaît plus que jamais comme un partenaire stratégique, misant sur la stabilité et l’ouverture pour soutenir le développement économique malgache.
Tsilaviny Randriamanga