COMMERCE - Nouvelle donne sans les États-Unis

Rencontre entre les experts nationaux et internationaux dans le monde du commerce, hier, au Radisson Blu.

Alors que les États-Unis adoptent un repli sur eux-mêmes, les acteurs du commerce international réévaluent leurs stratégies. Pour l’Afrique, et notamment Madagascar, cette instabilité ouvre une porte.

À mesure que les États-Unis se referment, les cartes du commerce mondial sont redistribuées. Pour les pays africains comme Madagascar, cette rupture d’équilibre crée un nouvel espace, plus local, plus stratégique, et potentiellement plus durable. C’est dans ce contexte que la MCB Madagascar a réuni, ce lundi 5 mai, des experts internationaux pour réfléchir à l’avenir du commerce africain. Et une chose est claire : l’ère du tout-global est en train de se transformer.

« Aujourd’hui, on ne peut plus prévoir. Tout change toutes les 48 heures », constate Wilfried Giner, directeur exécutif d’Atradius Global France. Entre tensions géopolitiques, instabilité commerciale et repli américain, les acteurs économiques cherchent de nouveaux repères. Même les accords historiques ne garantissent plus rien. Un climat d’incertitude s’impose.

Pour Arnaud Levasseur, vice-président exécutif de Global Trade Solutions à la MCB, cette situation représente une opportunité : « L’Amérique, c’est loin. On a ici un continent proche, dynamique, avec des gens qui consomment. Il y a une tendance claire à moyen et long terme. »

Il plaide pour le renforcement des échanges commerciaux intra-africains, misant sur des solutions régionales, plus agiles et mieux adaptées aux réalités locales.

L’idée centrale : sortir de la dépendance à un modèle unique et privilégier des partenariats plus proches, plus stables. Pour cela, plusieurs leviers existent : des outils de paiement plus souples, des trésoreries mieux gérées, des financements adaptés aux cycles économiques africains.

Innovation

L’événement, organisé hier au Radisson Blu à Antananarivo, a rassemblé des figures clés de la finance et du commerce international, dont May Wafa (JP Morgan), Olivier Lens (SWIFT), Wilfried Giner et Arnaud Levasseur. Tous partagent un objectif : bâtir un commerce africain solide, résilient et tourné vers l’avenir.

Dans un contexte mondial tendu, le commerce africain peut se réinventer en s’appuyant sur ses propres forces. C’est le message porté par les intervenants, avec un objectif immédiat : aider les entreprises locales à tirer parti des nouvelles opportunités offertes par l’évolution du commerce intra-africain.

« On veut donner aux entreprises les clés pour se positionner dans cette nouvelle dynamique. Il ne s’agit pas seulement d’adopter des outils, mais de comprendre où va le monde », résume Rony Radayllal, directeur général de la MCB.

Au cœur des échanges : des chaînes d’approvisionnement plus durables et résilientes, un commerce électronique transfrontalier en forte croissance, des solutions numériques de paiement et une innovation logistique en plein essor. Pour Olivier Lens de SWIFT, la technologie est un catalyseur essentiel :« Il s’agit de fluidifier les échanges, de rendre les transactions plus sûres, plus rapides, à l’échelle du continent. »

Irina Tsimijaly

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