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Des médicaments offerts gratuitement lors d’une caravane médicale. |
Un patient venu consulter un médecin dans un centre de santé de base (CSB) à Antananarivo est reparti les mains vides après s’être rendu à la pharmacie de l’établissement avec son ordonnance, hier. « Ces médicaments ne sont pas disponibles ici », lui a répondu un responsable de la pharmacie. Ces structures, censées offrir des soins de proximité et de première intention, se heurtent à une offre restreinte en médicaments.
« De nombreux médicaments ne figurent pas dans notre stock. En général, nous ne disposons que de médicaments essentiels comme le paracétamol, la vitamine C, le cotrimoxazole, entre autres », explique une source.
Les patients sont alors contraints de se tourner vers les pharmacies privées pour obtenir les traitements prescrits qui ne sont pas disponibles au sein des CSB. En milieu urbain, cela ne pose pas de difficulté majeure, en raison du grand nombre de pharmacies. En revanche, en zone rurale, la situation devient problématique. Certaines communes ne disposent ni de pharmacie, ni même d’un dépôt de médicaments. « Nous sommes obligés d’aller en ville pour acheter les médicaments prescrits par le médecin du village », témoigne un habitant d’une commune située à 20 kilomètres du centre-ville.
Des médecins exerçant dans les centres de santé publique affirment cependant que les médicaments disponibles dans leurs pharmacies sont, en général, suffisants pour soigner les patients. L’approvisionnement s’inscrirait dans une logique de santé publique plutôt que commerciale, avec pour objectif de rendre les médicaments accessibles à la population. « Les médicaments vendus dans les CSB sont peu coûteux. Un patient dépense au maximum 5 000 ariary ici. Au-delà, cela devient trop cher pour la population. Le coût total des médicaments du dernier patient était, par exemple, de 1 700 ariary. Pourtant, il a dû emprunter cette somme », précise le responsable de la pharmacie.
Les patients atteints de maladies chroniques ou nécessitant des traitements spécialisés se retrouvent souvent démunis face à une situation sans issue. La rareté, voire l’absence de certains médicaments, compromet la continuité de leurs soins.
Miangaly Ralitera