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Remise de trophée au Rallye Motul dimanche. |
À Madagascar, le sport se pratique en milieu urbain et rural. Il devient un véritable mode de vie, un outil d’intégration, de cohésion sociale, voire de subsistance économique.
Cinq disciplines dominent le paysage sportif malgache, notamment le football, le rugby, la pétanque, le basketball et les arts martiaux. Le rallye automobile, souvent perçu comme un sport élitiste, y tient également une place importante. Ces sports se pratiquent suivant les catégories et chacun a son objectif allant de la compétition, de la distraction jusqu’à un moyen de survie pour certains.
Le football règne en maître. Pratiqué sur les terrains vagues, dans les rues ou les stades, il rassemble toutes les couches sociales. L’histoire des Barea débute dès l’après-guerre avec des tournois entre Maurice, La Réunion et Madagascar. Le pays se distingue ensuite sur la scène africaine : quart de finaliste à la CAN 2019 et vice-champion au CHAN 2022 après une victoire contre le Niger. Des figures emblématiques comme Mamisoa Razafindrakoto (75 sélections), Faneva Ima Andriantsima et Paulin Voavy, meilleurs buteurs, ont marqué cette ascension.
Le rugby, quant à lui, a été hérité de la colonisation française. L’équipe nationale, les Makis, s’est illustrée en remportant la Silver Cup en 2012, atteignant la finale de la Coupe d’Afrique en 2005 et 2007, et la troisième place en 2013. L’équipe féminine de rugby à VII a même participé à la Coupe du monde 2022 en Afrique du Sud. Les hommes, eux, ont récemment fini sixièmes lors de la HSBC Challenger en Pologne.
La pétanque, discipline populaire par excellence, fait vibrer les Malgaches dans les places publiques et sur les plages. Le pays s’est hissé au sommet mondial avec un titre en triplette masculine en 2016, en junior en 2003 et 2017, et en tir de précision en 2015 et 2021.
Levier de développement
Les arts martiaux (karaté, judo, taekwondo) attirent les jeunes en quête de respect, de rigueur et de dépassement de soi. L’athlétisme, notamment les courses de fond, témoigne également du potentiel malgache, souvent révélé lors des Jeux des Îles.
Le rallye automobile fait partie de l’histoire du sport mécanique malgache depuis les années 1960. Ces compétitions organisées sur les routes en terre ont évolué, notamment dans les années 2000, considérées comme l’âge d’or du rallye national. Grâce à des sponsors comme Telma, Orange ou Total, la discipline s’est professionnalisée. Des figures comme Jean-Yves Ranarivelo alias Joda, Maurice Be ou Frank Fontaine ont dominé la scène. Aujourd’hui, une nouvelle génération, dont Faniry Rasoamaromaka et Tovonen Junior, perpétue la tradition.
À Madagascar, le sport est bien plus qu’une activité : il constitue un levier de développement, une passerelle entre tradition et modernité, un moteur d’intégration et un véritable outil de survie pour certains. Dans un contexte économique difficile, il reste une source d’espoir, de revenus, et de mobilisation collective.
Les courses de trail deviennent un must et le plus en vogue est les courses Utop, dont la seizième édition vient de se terminer le 12 mai dernier. « L’Utop sert de rayonnement de Madagascar à l’international », confie Rivo Andriamanalina, président de l’Utop.
Donné Raherinjatovo