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Les élus de l’opposition ont fait part de leur déception hier à Tsimbazaza |
La séance demandée par l’opposition à l’Assemblée nationale pour interpeller des membres du gouvernement a été reportée. Les députés de l’opposition contestent ce report et envisagent d’agir en conséquence.
Annoncée dans l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, « la séance consacrée à l’ordre du jour proposé par l’opposition » a finalement été reportée à une date ultérieure, hier. La séance en question, qui, d’après les élus de l’opposition, était destinée à interpeller quelques membres du gouvernement sur des sujets particuliers. Mais, selon le rapporteur général de la Chambre basse, Philobert Milavonjy, ce programme n’avait pas été discuté lors de la conférence des présidents ayant permis l’élaboration de l’ordre du jour de cette institution.
« Le groupe parlementaire d’opposition a droit à trois journées de séance pendant lesquelles il peut avancer des sujets à inscrire à l’ordre du jour. Cependant, la majorité n’a en aucun cas décidé en conférence des présidents qu’il y aurait une séance d’interpellation des membres du gouvernement», a indiqué ce membre du bureau permanent de l’Assemblée nationale, hier à Tsimbazaza.
Cet élu n’a pas voulu, toutefois, donner de précisions sur les raisons de l’annulation de la séance prévue hier. Il a cependant souligné que les députés de l’opposition peuvent saisir la séance de face-à-face prévue avec les membres du gouvernement pour les interpeller. La séance de questions-réponses, dont les dates restent encore à préciser, figure dans le prochain ordre du jour de la Chambre basse qui sera voté le 28 mai. Il a déjà été décidé que le gouvernement consacrera deux journées aux députés dans le cadre de ce programme.
Constitution
De leur côté, les députés élus sous les couleurs de la plateforme Firaisankina indiquent avoir été surpris par le report de ce point de l’ordre du jour. Ils ont également souligné que la séance d’interpellation n’avait rien à voir avec la séance de questions-réponses avec les membres du gouvernement.
« Durant la séance d’interpellation des membres du gouvernement, nous disposons de plus de temps pour les interroger sur des sujets particuliers. Ce qui n’est pas le cas pour la séance de questions-réponses, dont le temps ainsi que le nombre de questions que peut poser chaque député sont limités », a indiqué la présidente du groupe parlementaire Firaisankina, la députée élue dans le 1er arrondissement d’Antananarivo, Hanitra Razafimanantsoa, lors d’une conférence de presse hier au Palais de Tsimbazaza.
À en croire toujours ces élus de l’opposition, la séance d’interpellation des membres du gouvernement est prévue par la Constitution, qui dispose dans l’alinéa 1 de son article 102 que « les moyens d’information du Parlement à l’égard de l’action gouvernementale sont la question orale, la question écrite, l’interpellation et la commission d’enquête». C’est cette disposition que les élus du Firaisankina ont évoquée pour affirmer que le report de l’ordre du jour prévu hier était « contraire» aux lois en vigueur. À ce titre, ces élus ont indiqué vouloir agir avec les moyens dont ils disposent, sans toutefois donner plus de précisions.
À noter qu’en 2024, les députés de l’opposition ont déjà convoqué quelques membres du gouvernement au Parlement pour les interpeller autour des problèmes sociaux de l’époque. Cette fois-ci, ce sont les trois ministres au sein du gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay qu’ils ont voulu interpeller autour des actualités récentes, comme le problème lié à la société Base Toliara, ou encore la loi de finances. Parmi ces ministres : celui de l’Environnement, Max Fontaine, la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, ainsi que la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison.
Tsilaviny Randriamanga