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Arrivée au camp 2, à plus de 6 000 mètres d’altitude, de la famille Bouka. |
Parti du camp de base le mardi 29 avril 2025, Zouzar Bouka et ses deux fils sont revenus au camp de base de l’Everest le mardi 6 mai dernier. Ils viennent de conclure avec succès leur première grande rotation d’acclimatation avec une montée jusqu’aux camps 1 et 2 pour Zouzar et Raïs et jusqu’au camp 3 pour Raj Alexendre pour y déposer le drapeau malgache et du matériel pour l’ascension finale vers le Mont Everest qui devrait débuter ce week end. Après dix jours d’effort intense, la famille malgache a donc franchi plusieurs étapes clés de l’expédition : la traversée de la redoutable Khumbu Icefall et les nuits à haute altitude au camp I (6 065 m) et camp II (6 500 m).
« Une rotation sympathique mais très, très dure», réagit Zouzar Bouka, qui souligne l’endurance impressionnante de ses fils : « Les enfants finissent toujours quelques heures avant moi », dit-il avec fierté. Cette phase d’adaptation marque un tournant dans l’expédition, où les organismes doivent apprendre à survivre dans un environnement hostile, sans oxygène supplémentaire, dans le froid extrême, loin de toute connexion au monde.
Défi exigeant
Le passage du Khumbu Icefall ou « cascade de glace de Khumbu » a été l’un des plus redoutés par les alpinistes pour cette rotation. Comme son nom l’indique, le glacier « bouge» et craque à cet endroit, sans parler des crevasses profondes, des falaises de glace qu’il faut traverser à l’aide d’une échelle ou d’une corde, des ponts en glace qui menacent de s’effondrer à tout moment, ou bien du risque permanent d’avalanche.
Depuis 2021, la famille Bouka se prépare pour cette aventure. Leurs premiers pas sur l’Everest viennent récompenser des années d’entraînement, de sacrifices et de persévérance. Mais le plus dur reste à venir. Gravir l’Everest n’est jamais un acquis. Même les alpinistes les plus aguerris échouent parfois. Il s’agit là d’un des défis les plus exigeants du monde.
Pour mémoire, seuls quelques pionniers ont inscrit leur nom dans l’histoire du plus haut sommet de la planète : Edmund Hillary et Tenzing Norgay en 1953, Junko Tabei en 1975, Yuichiro Miura à 70 ans en 2003, Jordan Romero à 13 ans en 2010, ou encore Saray Khumalo en 2019, première femme noire africaine à atteindre le sommet.
Aujourd’hui, les Bouka s’inscrivent dans cette lignée d’ascensionnistes qui, par leur courage, inspirent et unissent. Ce retour au camp de base marque la fin de la première rotation. Viendra ensuite une période de repos, puis, si les conditions le permettent, la tentative de sommet d’ici mi-mai.
Cette expédition, soutenue par un large public à Madagascar, dans l’océan Indien et au-delà, est aussi un message d’espoir et d’unité. Une aventure humaine, technique et symbolique à suivre pas à pas.
L'Express de Madagascar