ANTSIRANANA - Démarrage en douceur de la campagne de vanille verte

Comme à l’accoutumée, des gousses de vanille matures et poinçonnées ont été exposées devant les autorités avant  la proposition du prix.

La campagne de commercialisation de la vanille verte pour la saison 2024-2025 a officiellement démarré dimanche, dans le fokontany de Marosely, dans la commune rurale d’Antranokarany, du district d’Ambanja.

Le début de la campagne de vanille verte fait suite à une décision du conseil des ministres délocalisé à Nosy Be jeudi, et concrétisée par un arrêté régional. Ce dernier stipule que la commercialisation de la vanille verte, quelle qu’en soit la destination, devra obligatoirement passer par des marchés contrôlés, placés sous la supervision d’un comité chargé de vérifier le degré de maturité des produits.

Cette ouverture intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par la baisse des prix sur le marché mondial et l’instabilité des échanges internationaux qui fragilisent l’ensemble de la filière vanille malgache. Néanmoins, la date du lancement a été accueillie avec soulagement par les acteurs locaux, après des mois d’attente.

Ainsi, dès l’entrée dans la vallée de Sambirano, l’ambiance est déjà palpable: l’odeur caractéristique de la vanille embaume les villages et de nombreuses habitations paysannes ont été transformées en magasins de stockage afin de sécuriser les récoltes. Bien que la production soit en baisse cette année, la qualité semble au rendez-vous. Le manque de motivation des planteurs, en raison de la chute des prix, est évoqué parmi les causes principales de ce recul.

Une campagne timide

Au cours de la première transaction tenue à Marosely, seuls 875 kilos de vanille verte ont été mis en vente, selon Pierre Andriantsoa, directeur régional de l’Industrialisation et du Commerce par intérim. Aucun collecteur ni opérateur n’a répondu présent à l’ouverture des marchés, à l’exception de la société Biolandes Madagascar, seule entreprise à avoir participé à la transaction inaugurale.

Comme le veut la tradition, les transactions se déroulent désormais en toute transparence, sans prix imposé par les autorités. Les négociations se font librement entre planteurs et acheteurs. Contrairement aux campagnes précédentes, aucun prix plancher n’a été fixé cette année.

Pendant l’exposition publique des échantillons de vanille mature, les paysans ont proposé un prix de 100 000 ariary le kilo, tandis que Biolandes Madagascar est restée ferme sur 46 000 ariary, en s’appuyant sur ses partenariats existants avec les coopératives locales, qui n’ont d’autre choix que d’accepter son offre.

Au total, cent un marchés contrôlés devraient s’ouvrir dans les districts d’Ambanja et d’Ambilobe, répartis sur les vingt-quatre communes concernées par cette première phase, qui cible pour l’instant les zones littorales.

L’ouverture officielle a été présidée par Claude Émile Sylvain, directeur des Affaires financières représentant le gouvernorat. Dans son discours, il a rappelé le rôle fondamental de la vanille dans l’économie régionale. Toutefois, il a déploré les difficultés que traverse actuellement ce secteur, fortement impacté par les perturbations sur le marché international.

Face à cette situation, l’État ne reste pas inactif. L’instauration d’un marché contrôlé en fait partie. Cela signifie qu’aucune transaction ne doit avoir lieu en dehors de ce marché officiel. Toute vente parallèle sera considérée comme une infraction et passible des sanctions prévues par la loi.

« Le marché mondial de la vanille traverse une période difficile. La mise en place de marchés contrôlés constitue une réponse concrète aux défis actuels. Elle vise à garantir la transparence, à protéger les planteurs contre les vols et les abus, et à préserver la qualité des produits commercialisés. Toute transaction opérée en dehors de ces marchés contrôlés sera considérée comme illégale et passible de sanctions prévues par la loi », confirme-t-il.

Raheriniaina

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