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Les parents de Raissa, anéantis par son départ aussi soudain qu’injuste. |
Famille, voisins, connaissances et anonymes se sont rassemblés, hier, pour un ultime adieu à Raïssa Andrianirina. L’émotion était palpable, jusque dans les silences.
Il était un peu plus de 10h30 lorsque le glas a retenti devant l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, à Isotry. Une foule recueillie s’est formée sur le parvis, venue saluer la mémoire de Tsirava Amboara Raïssa Andrianirina, 8 ans, enlevée puis assassinée le week-end dernier à Antohomadinika Sud.
Le vent soufflait légèrement, le ciel était voilé. Dans cette atmosphère lourde de recueillement, les visages graves traduisaient la douleur partagée par une communauté meurtrie. Parents, proches, habitants du quartier… tous unis dans une même affliction.
Lorsque le cortège funèbre est arrivé, le temps semblait suspendu. À l’intérieur de l’église, le violet du deuil chrétien dominait. Les paroles de l’absoute résonnaient, mêlant tristesse, incompréhension et colère sourde face à l’atrocité du crime.
À la sortie de l’église, peu après midi, les parents de Raïssa, submergés par l’émotion, sont restés silencieux. Son grand-père, Basil Rakotondramiadana, a pris la parole : « Nous plaçons l’affaire entre les mains des autorités. Nous réclamons que justice soit faite. Pour le moment, nous ne sommes pas en mesure de révéler l’identité des personnes arrêtées par la police. »
Un appel à la justice
Alors que le cercueil devait initialement être installé sur le toit d’un véhicule, une fine pluie s’est mise à tomber. Il a finalement été transporté à l’arrière d’un autre véhicule bâché.
Le cortège, composé d’une quinzaine de voitures et de quelques motos, a pris la direction d’Andavamamba, via Ampefiloha, longeant la Brigade criminelle, puis le Palais de Justice. Là, les klaxons ont retenti, en écho à l’appel de toute une famille à ce que la vérité éclate et que justice soit rendue. À l’arrière du véhicule, Maholison Philbert Andrianirina, père de Raïssa, le regard noyé de larmes, la vitre baissée, observait la scène dans un silence brisé par le chagrin.
Des passants postés le long de la route ont salué le cortège et adressé des paroles de soutien à la famille endeuillée. La pluie, plus soutenue à l’approche du tribunal, s’est arrêtée alors que le convoi prenait la route de Tsararay, à Imerintsiatosika, pour l’inhumation. Un soleil éclatant a percé les nuages, comme un dernier rayon posé sur l’enfant disparue.
Gustave Mparany