VINDICTE POPULAIRE À TOAMASINA - Un chef de fokontany parmi les suspects écroués

Fils aîné de la famille, Sergino René Patrick Zafimanana devait passer le baccalauréat cette année lorsque la mort l'a happé.

Présentés devant le parquet pour le lynchage à mort d'un lycéen montré du doigt d’être un détrousseur, le chef du fokontany de Mangarivotra-Nord 11/14 a été jeté en prison avec cinq jeunes. Sa part de responsabilité a été soulevée.

Retour de manivelle après l'acte de vindicte populaire ayant coûté la vie à un lycéen à Mangarivotra-Nord Toamasina dans l'après-midi du 1er avril. Traduits cette semaine devant le parquet près du tribunal de première instance à Toamasina, six personnes dont le chef du fokontany théâtre de l'homicide ont été placées en détention préventive à la maison centrale d'Ambalatavoahangy. Cette sextuple incarcération a été précédée d'une vague d'arrestations. Ne sachant plus à quel saint se vouer, les parents et membres de la famille des incriminés ont clamé l'innocence de leurs proches mais cela n'a pas empêché les arrestations. Entre-temps, à Mangarivotra-Nord 11/14, des personnes ont jeté de l'huile sur le feu en indiquant que le jeune homme aurait été parmi les malfaiteurs.

La victime est un jeune homme de dix-neuf ans répondant au nom de Sergino René Patrick Zafimanana. Montré du doigt d'être un détrousseur, il a été lynché jusqu'à ce que mort s'ensuive par un groupe d'individus en furie.

Résidant à Tanambao-Verrerie, le défunt était scolarisé à l'école privée Primeroses Manambina.

Selon les témoignages, il tenait entre ses mains un sujet-type pour les examens du baccalauréat lorsqu'il a été battu à mort.

Sergino s'est rendu à Mangarivotra-Nord pour récupérer le sujet-type en question lorsqu'il a été pris pour un malfaiteur sur le chemin du retour, quand un détrousseur a arraché le téléphone d'un passant pour ensuite prendre la fuite. Se trouvant à cet instant près de l'endroit où l'acte a été commis, le lycéen a été passé à tabac accusé d'être l'un des malfaiteurs. Il aurait tenté d'expliquer la situation mais en vain. Une personne de sa connaissance a essayé de le protéger mais ce dernier a lui aussi, fait l'objet d'une menace à son tour.

Grièvement blessé après avoir encaissé des coups, le jeune homme a demandé à être présenté au chef du fokontany de Mangarivotra-Nord mais les forcenés avaient continué à le battre sans ménagement.

Finalement conduit au domicile du chef de fokontany de Mangarivotra-Nord 11/14 qui n'était plus à son bureau au moment des faits, il s'est affalé près de la marche d'un escalier pour succomber aux coups portés. Ébranlée, sa famille a exigé que justice soit faite.

Andry Manase

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